Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont orientées en hausse vendredi, les indices battant des records en Europe et en Asie, soutenues par les espoirs d'un assouplissement à venir des politiques monétaires des banques centrales européenne et américaine.

En Europe, vers 08H25 GMT, la Bourse de Paris (+0,63%) et de Francfort (+0,47%) évoluaient à des plus hauts historiques en séance, au lendemain d'une clôture record. La Bourse de Milan (+1,17%) était à son plus haut depuis 2008 et celle de Londres avançait de 0,71%. En Suisse, le SMI prenait 0,29%.

En Asie, le Nikkei, indice vedette de la Bourse de Tokyo, a gagné 0,86% et a signé un record en clôture. La Bourse de Hong Kong grimpait quant à elle de 2,48% dans les derniers échanges, se dirigeant vers sa troisième séance positive d'affilée après les congés du Nouvel An chinois.

"Les marchés boursiers asiatiques prolongent les gains réalisés à Wall Street au cours de la nuit", où le S&P 500 a touché un nouveau sommet, commentent les analystes de Deutsche Bank, malgré un début de séance dispersé en réaction à des ventes au détail décevantes aux Etats-Unis en janvier.

"Les données publiées jeudi aux Etats-Unis, qu'il s'agisse des ventes au détail ou de la production industrielle, peignent un tableau inquiétant d'un éventuel affaiblissement de l'économie américaine", commentent les analystes de Natixis.

Mais pour Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote, "on arrive à un stade où les données n'ont plus d'importance" tant les marchés américains, qui donnent le la sur les autres places boursières mondiales, ne retiennent que les aspects positifs, même quand les publications sont mauvaises, "pour justifier le maintien de leur tendance haussière".

Selon elle, les baisses des taux des banques centrales font figure de "lumière au bout du tunnel" pour des marchés "aveuglés d'optimisme".

Les banques centrales européenne (BCE) et américaine (Fed) ont toutes deux porté leurs taux directeurs à des niveaux inédits pour ramener l'inflation à l'objectif cible de 2%.

L'année 2024 marquera le début du cycle d'assouplissement monétaire des institutions et les premières baisses des taux d'intérêt très attendues des investisseurs.

Vendredi, les marchés seront attentifs aux discours de la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, et à celui du vice-président de la Fed chargé de la régulation bancaire, Michael Barr. En Europe, les investisseurs écouteront aussi le discours d'Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américains à dix ans s'installait à 4,26%, contre 4,23% en clôture jeudi. Celui de l'Allemagne de même échéance, le Bund, qui fait référence en Europe, évoluait à 2,37%, contre 2,36%.

Eni: des bénéfices en chute

Le géant italien des hydrocarbures Eni a vu son bénéfice net chuter de 66% à 4,74 milliards d'euros en 2023, accusant le coup de la baisse des cours du pétrole et du gaz.

Ce résultat est nettement inférieur au consensus des analystes du fournisseur d'informations financières Factset, qui tablait sur un bénéfice de 7,27 milliards d'euros. A Milan, l'action cédait 1,47%.

Natwest portée par les taux d'intérêt élevés

Le groupe bancaire britannique Natwest (+3,03% à Londres) a enregistré une nette hausse de son bénéfice comme de son chiffre d'affaires l'an dernier, grâce à la croissance des prêts et aux produits de taux.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole étaient orientés en baisse par rapport à la veille vers 08H30 GMT. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord cédait 0,27% à 82,64 dollars, contre 82,86 dollars en clôture jeudi. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain était stable (-0,06%) à 77,98 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro reculait de 0,07% par rapport au billet vert, à 1,0764 dollar.

Le bitcoin se maintenait au-dessus du seuil des 50.000 dollars, à 51.806 dollars (+0,85%).

afp/al