Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes reculent mardi, la crainte d'un bouleversement politique en France occupant toujours l'esprit des investisseurs, qui se montrent d'autant plus prudents à l'approche de la réunion de la Réserve fédérale (Fed) américaine.

Après avoir tenté un rebond en début de séance, les indices boursiers européens s'affichent de nouveau en nette baisse.

Lundi, ils avaient déjà reculé après les résultats des élections européennes, et la Bourse de Paris plus que ses homologues européennes face au risque de voir l'extrême droite entrer au gouvernement à l'issue des élections législatives anticipées en France.

Vers 11H20 GMT, Paris reculait de 1,12%, Francfort de 0,75%, Londres de 0,90% et Milan 1,41%.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt des emprunts de l'Etat français à dix ans progressait encore pour atteindre 3,31%, au plus haut depuis début novembre.

Et l'écart entre ce taux français et l'équivalent allemand, un indicateur qui mesure la confiance des investisseurs dans le pays, s'est accru et "atteint son niveau le plus élevé de l'année en raison de l'augmentation des primes de risque budgétaire et politique", commente Neil Wilson, analyste de Finalto.

Si le parti d'extrême droite Rassemblement national obtient de bons résultats aux législatives anticipées, cela sera synonyme de "risques de fragmentation, inertie et compromis politiques, baisse de l'immigration, augmentation des déficits budgétaires, protectionnisme", énumère-t-il.

Lundi, la Bourse de New York a terminé en petite hausse, portée par les secteurs énergétique et technologique, ce qui a permis aux indices S&P 500 et Nasdaq d'atteindre de justesse de nouveaux records.

Mardi, les trois principaux indices américains devraient ouvrir en légère baisse d'environ 0,35% selon leurs contrats à terme, tournés vers la réunion de la Réserve fédérale (Fed) américaine, qui commence mardi.

La Fed "entame aujourd'hui sa réunion de deux jours et l'on s'attend à ce qu'elle revoie à la baisse ses prévisions de réduction des taux pour cette année, en raison d'une inflation stagnante et d'un marché de l'emploi toujours tendu", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Mercredi, juste avant la deuxième journée de réunion de la Fed, sera publié l'indice des prix à la consommation (CPI) de mai aux Etats-Unis.

"Au vu des données économiques et des tendances de l'inflation, il y a plus de chances que la Fed ait un message restrictif que le contraire", poursuit Ipek Ozkardeskaya.

Du côté de la Banque centrale européenne (BCE), plusieurs banquiers centraux prendront la parole mardi. La présidente de l'institution, Christine Lagarde, a réitéré son message de prudence lundi dans une interview à plusieurs médias européens.

Taqa abandonne Naturgy

Le géant énergétique émirati Taqa a annoncé mardi avoir mis fin aux négociations engagées mi-avril pour le rachat d'une part de plus de 40% du groupe énergétique espagnol Naturgy, actuellement détenue par les fonds d'investissement CVC et GIP.

Taqa progressait de plus de 7% à la Bourse d'Abu Dhabi, Naturgy chutait de 13,03% à Madrid et CVC progressait légèrement (0,38%) à Amsterdam.

Pétrole, euro et taux obligataires stables

Les prix du pétrole fléchissaient vers 11H15 GMT après leur poussée de la veille, l'attention des investisseurs étant tournée vers la réunion de politique monétaire de la Fed.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 81,36 dollars (-0,33%) et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet, reculait de 0,37% à 77,45 dollars.

Sur le marché des devises, l'euro reculait (-0,33%) par rapport au dollar, à 1,0730 dollar pour un euro.

Le bitcoin perdait 3,72% à 67'016 dollars.

afp/jh