Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait dans le rouge jeudi matin (-0,24%), les investisseurs se montrant frileux à quelques heures d'une réunion de politique monétaire très attendue de la Banque centrale européenne (BCE).

A 09H31 (08H31 GMT), le CAC 40 cédait 11,71 points à 4.948,77 points. La veille, l'indice avait fini en petite hausse de 0,11%.

L'agenda du jour est indiscutablement dominé par la réunion du comité de politique monétaire de la BCE, le principal rendez-vous de la semaine avant les chiffres de l'emploi américain, attendus vendredi.

Les analystes tablent majoritairement sur un statu quo, néanmoins le discours du président de la BCE, Mario Draghi, sera écouté avec attention, les investisseurs étant à l'affût d'une inflexion potentielle de la politique accommodante de l'institution de Francfort, alors que les indicateurs économiques en zone euro se sont globalement améliorés.

"La réunion de la BCE sera scrutée de près par les investisseurs alors que tous les indicateurs confirment un net rebond de l'inflation au niveau mondial, y compris en zone euro", relève dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

En février, l'inflation en zone euro a en effet atteint 2% et donc fait un pas vers l'objectif à moyen terme de la banque centrale.

Mais cette progression est essentiellement due au rebond des prix de l'énergie, qui avaient chuté en 2015 sur fond d'effondrement des cours du pétrole, et de l'alimentation, par nature très volatiles.

"Tout l'enjeu de cette réunion pour Mario Draghi sera de faire passer le message que l'inflation sous-jacente, qui reste un indicateur clé pour la banque centrale, est encore loin d'être à un niveau préoccupant, ce qui justifie le maintien du statu quo de politique monétaire pour plusieurs mois encore", note M. Dembik.

Dans ces conditions, la Banque centrale européenne devrait réaffirmer son intention de mener une politique très interventionniste jusqu'à la fin de l'année au moins, estiment les observateurs.

Du côté des indicateurs, la France a déjà publié les chiffres des créations de postes dans le secteur marchand avec une progression de 1,2% sur l'ensemble de l'année 2016, une performance inédite depuis 2007.

Par ailleurs, la Banque de France (BdF) a revu à la hausse à 0,4% sa prévision de croissance pour l'économie française au premier trimestre, constatant un rebond de l'activité dans le secteur industriel comme dans celui des services et du bâtiment.

Outre-Atlantique, les prix à l'importation en février et les demandes hebdomadaires d'allocations chômage sont à l'agenda.

En Chine, l'indice des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, a grimpé de 0,8% sur un an en février, ralentissant par rapport au mois précédent, tandis que les prix à la production poursuivaient leur rebond, signal positif pour la demande industrielle du pays.

Sur le front des valeurs, Carrefour chutait (-3,98% à 21,81 euros), lesté par un bénéfice net 2016 en baisse de 23,87% à 746 millions d'euros.

Suez cédait 1,58% à 13,42 euros après avoir annoncé le rachat de la branche Eau de l'américain General Electric (GE).

Lagardère était dopé (+7,29% à 26,13 euros) par un bond de son bénéfice net de 136% en 2016.

Altran reculait (-4,04% à 14,44 euros), ne bénéficiant pas d'une hausse de 21,9% de son résultat net part du groupe en 2016.

SFR baissait (-0,47% à 27,51 euros), pénalisé par une perte nette de 138 millions d'euros en 2016, contre un bénéfice net de 682 millions d'euros un an plus tôt.

Bureau Veritas cédait 0,47% à 17,89 euros après avoir annoncé jeudi la nomination à la présidence de son conseil d'administration d'Aldo Cardoso, en lieu et place de Frédéric Lemoine, représentant de l'actionnaire principal Wendel, qui redevient vice-président.

Metabolic Explorer (Metex) plongeait de 5,26% à 2,52 euros après avoir été condamné par le tribunal de commerce de Lille à verser des dommages et intérêts d'un montant total de 2,6 millions d'euros à deux sociétés, après l'abandon d'un projet d'usine en Malaisie.

Assystem s'appréciait (+2,59% à 30,06 euros) grâce à un résultat net part du groupe en hausse de 15,8% en 2016, à 31,5 millions d'euros.

SergeFerrari Group reculait (-2,08% à 11,75 euros) après avoir publié un exercice 2016 marqué par un fléchissement de sa rentabilité.

lem/jra/spi