Séance de pure euphorie boursière et de retour massif de l'appétit pour le risque, ce qui favorise clairement les dettes du 'Sud' avec -5Pts de base sur les BTP italiens à 1,356% et -4Pts sur les Bonos espagnols à 0,5300%.

Nos OAT ont peu fluctué (-1,2Pts à -0,05%) mais n'ont pas davantage souffert d'une envolée de +4% du CAC40.
Les Bunds allemands se dégradent symétriquement de +1,2Pts vers -0,427% alors que l'indice ZEW du moral des milieux d'affaire germaniques a grimpé de 51,2 vers 63,4 en juin.

Grosse journée en terme de 'stats' outre Atlantique mais le rendez-vous le plus attendu était le 'témoignage' de Jerome Powell devant la commission financière du Sénat (en téléconférence): la réaction de Wall Street est assez paradoxale, surtout au lendemain du lancement d'un programme massif et sans horizon de temps sur des dettes corporate, y compris 'high yield' (d'entreprises en quasi faillite... et qui de ce fait ne le seront plus) puisque les T-Bonds se retendent de +4,6Pts vers 0,748%.
Mais face à une envolée de +2,5% du Dow Jones, les arbitrages sont défavorables aux bons du Trésor.

Pourtant, Jerome Powell réitère la promesse de taux zéro aussi longtemps que l'économie US n'aura pas retrouvé son rythme de croisière, il anticipe une décrue progressive et régulière du chômage mais le retour au plein emploi sera long et il note que 'la forte baisse du chômage fut une grosse surprise en mai'.

La FED craint des effets négatifs de long terme de la crise sanitaire : 'elle apportera tout le soutien nécessaire tant qui des signes de faiblesse subsisteront'. Elle 'gèlera' (elle conservera au niveau maximum) son bilan tant que la crise ne sera pas surmontée et le laissera se dégonfler si la croissance repart.
Jerome Powell écarte les taux négatifs qui ne sont pas pertinents pour l'Amérique


La Financière de l'Échiquier indique que 'Le marché est à présent 'administré' par la FED sur le crédit, ce qui soutient indirectement les actions. La détermination des banques centrales et des Etats à soutenir les conditions financières est infaillible, et le marché leur obéit bien plus qu'aux fondamentaux'.
N'est-ce pas pour l'investisseur le meilleur des mondes possibles?'

Les opérateurs sur les marchés de taux US ont peut-être jugé les chiffres du jour 'trop bons', à l'image ventes au détail US en mai qui sont ressortis à +17,7% contre +7,7% attendu (et +12,5% hors ventes de voitures.
Après un large déconfinement, les chèques aux ménages US (beaucoup gagnent plus qu'en travaillant) et la réouverture des centres commerciaux, le consensus a t'il été délibérement sous estimé ?

Même observation pour le baromètre mensuel de l'immobilier: il ressort à 58 contre 46 attendu alors que des chiffres de ventes 'très robustes' avaient été enregistrés en mai.

En revanche, les chiffres de la production industrielles ne valident pas l'hypothèse d'une reprise en 'V' de l'activité: elle ne rebondit que de +1,4% en mai après avoir chuté de 12,5% en avril (chiffre révisé de -11,2%, le consensus tablait sur un rebond 2 fois plus rapide, de +3% en mai).
Le taux d'utilisation des capacités de production qui se redresse apparemment de +0,8%, à 64,8% en mai, mais le chiffre initial d'avril a été révisé de 64,9% à 64... et la production industrielle ressort loin des 67,9% attendus.


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