Journée blanche en termes de données macro-économiques et qui fut intégralement dominée par la résurgence de l'appétit pour le risque, dopé par la croyance en l'émergence d'une solution miracle (traitement, vaccin) à la pandémie de Covid... un phénomène étrangement récurrent qui se reproduits presque chaque lundi (sauf mi-août mais on se rattrape avec +2,3% à Paris aujourd'hui).

La concurrence exercée par les actions et les ETF indiciels (pluie de records absolus à Wall Street, retour au-dessus des 13.000 pour le DAX) n'a cependant pas fortement impacté les marchés obligataires.

Les T-Bonds US se retendent de +1Pt de base à 0,65%, les Bunds allemands de +1,2Pts à -0,495%.
Quasi stagnation de nos OAT (+0,6Pt à -0,1900%) malgré l'annonce d'un report de la présentation du plan de relance français à la semaine prochaine.
Plus au Sud, panorama contrasté puisque les BTP italiens ont stagné autour de 1,005%, les Bonos espagnols se sont en revanche assez nettement dégradés, de +2,5Pts vers 0,3250%.

Il faudra attendre par ailleurs attendre ce vendredi pour avoir une séance réellement animée par des données chiffres économiques.

On prendra notamment connaissance, en France, du PIB, des prix à la production industrielle, ou encore de la confiance des ménages.
Le point d'orgue de cette semaine sera donc le symposium annuel -par vidéoconférence cette année- des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming), avec un discours très attendu de Jerome Powell.

Les marchés ont déjà acté que les taux directeurs resteront fixés à zéro au cours des 4 ou 5 prochaines années (au Japon, ça dure depuis 25 ans) mais ils veulent à présent que la FED s'engage sur un 'YCC' ('yield curve control') de la totalité de la courbe, notamment des taux 'longs' (10 ans et plus) afin que les anticipations inflationnistes ne viennent pas faire grimper le rendement du '10 ans'.

Le 'marche' souhaite tout simplement qu'il n'y ait plus rien à anticiper, comme au Japon, où la BoJ a fixé le rendement du '10 ans' à 0,00% depuis presque 5 ans, et pour une durée indéterminée.

Le 'marché' souhaite donc l'abolition... du marché (dont la vocation première est de déterminer et d'anticiper le coût du 'risque') et son remplacement définitif par la banque centrale.



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