(Actualisé avec précisions sur les combats §9-10)

DUBAI, 6 août (Reuters) - Le mouvement chiite Houthi et le parti de l'ancien président Ali Abdallah Saleh ont annoncé samedi la formation au Yémen d'un conseil de gouvernement de dix membres, contre le souhait des Nations unies, alors que les discussions de paix organisées au Koweït sous le parrainage de l'Onu ont pris fin sans accord.

Une brève dépêche de l'agence de presse Saba, dirigée par les Houthis, publie les noms des dix responsables de ce "comité politique", parmi lesquels seront choisis un président et un vice-président.

Les milices houthistes et les forces fidèles à Ali Abdallah Saleh contrôlent l'essentiel de la moitié nord du pays alors que les forces soutenant le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale et appuyé depuis mars 2015 par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, se partagent le reste du pays avec les tribus locales.

La guerre civile a fait plus de 6.400 morts en seize mois, dont la moitié de civils, et provoqué une crise humanitaire.

Clôturant officiellement les négociations qui se tenaient depuis avril au Koweït, l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Ould Cheikh Ahmed, a toutefois annoncé que les parties avaient accepté de reprendre leurs discussions d'ici un mois, dans un lieu qui reste à définir.

"Nous quittons aujourd'hui le Koweït, mais les consultations de paix se poursuivent. Nous allons laisser les parties consulter leurs dirigeants", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.

Les négociations se focalisent sur les termes d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu appelant les Houthis à se retirer des territoires qu'ils ont conquis depuis 2014 et à permettre au gouvernement de Mansour Hadi de se réinstaller à Sanaa, la capitale. Mais le mouvement chiite réclame, en échange d'un éventuel retrait, un accord plus large sur la création d'un gouvernement d'union pour diriger le pays.

A l'approche de la fin des discussions, les forces fidèles à Hadi ont repris leur offensive pour conquérir Sanaa. Des habitants ont fait état de violents combats à Nehem, à l'est de la capitale, et dans la province d'Al Djouf (nord-est), qui jouxte la province de Saada, bastion du mouvement Houthi.

L'agence de presse sabanew.net, favorable au camp Hadi, a annoncé le lancement d'une offensive "majeure" pour "libérer le district de Nehem à l'est de Sanaa".

Des combats étaient également signalés le long de la frontière yéméno-saoudienne, où un garde frontière saoudien a été tué par des tirs en provenance du Yémen, selon un responsable cité par l'agence saoudienne SPA. (Mohammed Ghobari, Mostafa Hachem au Caire, Mahmoud Harbi à Koweït; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)