New York (awp/afp) - L'indice vedette de la Bourse de New York a temporairement perdu jusqu'à 2% lundi en début de séance dans un marché ébranlé par les remous à Washington et la chute des prix du pétrole.

Le Dow Jones Industrial Average, qui vient d'enregistrer sa pire chute hebdomadaire depuis la crise financière de 2008, est passé vers 15H07 GMT sous la barre des 22.000 points (-2,01%) avant de se ressaisir et évoluait vers 15H25 GMT en baisse de 1,55% à 22.096,56 points.

Nombre d'investisseurs ayant déserté les salles de marché à l'occasion d'une séance écourtée à la veille de Noël, plusieurs observateurs avaient prévenu que les échanges pourraient être chahutés lundi en raison d'un faible volume.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait pour sa part de 1,11% et l'indice élargi S&P 500 de 1,45%.

Entre les tensions commerciales et la hausse des taux d'intérêt, la crainte d'un net ralentissement économique hante depuis plusieurs semaines les courtiers de Wall Street.

Et la situation ne s'arrangeait pas vraiment lundi.

Après l'échec des tractations au Congrès sur le financement d'un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump, les administrations fédérales restaient partiellement fermées pour la troisième journée.

Selon des informations de presse, le président américain aurait par ailleurs discuté en privé de la possibilité de congédier le patron de la Banque centrale, agacé par la décision mercredi de l'institution d'augmenter les taux d'intérêt.

Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a dans un tweet samedi démenti cette rumeur.

Il a aussi annoncé dans un communiqué dimanche avoir eu des discussions individuelles avec les patrons des six principales banques américaines qui lui ont assuré avoir les liquidités suffisantes pour poursuivre normalement leurs opérations malgré la fermeture partielle des administrations et après une semaine mouvementée à Wall Street.

M. Mnuchin doit aussi tenir lundi une réunion téléphonique avec un groupe de travail sur les marchés financiers qu'il préside lui-même et qui comprend les responsables de la Banque centrale et de divers régulateurs des marchés financiers.

Le communiqué du secrétaire au Trésor "n'était toutefois pas très rassurant dans la mesure où les investisseurs ne s'étaient pas vraiment inquiétés ces derniers jours du fonctionnement des marchés malgré les importantes chutes", a remarqué Nick Bennenbroek de Wells Fargo.

Les efforts déployés par le secrétaire au Trésor pour rassurer les marchés ne cachent pas "le chaos qui semble régner dans l'administration et crée de l'incertitude", a aussi relevé Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

Entre la fermeture partielle des administrations et la guerre commerciale, "Trump est en train de perdre ses derniers alliés, les investisseurs de Wall Street", a-t-il estimé.

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