Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent mercredi, les investisseurs se montrent prudents et se tournent vers les valeurs défensives, face à la volatilité du marché obligataire.

Wall Street a ouvert en repli, encore essoufflée par neuf semaines de gains consécutives. Vers 14H45 GMT, le Dow Jones reculait de 0,50%, le S&P 500 de 0,51% et le Nasdaq de 0,54%.

En Europe, les marchés ont décroché, après une ouverture proche de l'équilibre: vers 14H45 GMT, Paris reculait de 1,79%, Milan de 1,41%, Francfort 1,38%. Le jour de son 40e anniversaire, l'indice FTSE 100 de Londres cédait 0,58%. En Suisse, le SMI progressait encore de 0,05%.

"L'incertitude prévaut sur les actions européennes après une première séance de l'année qui a donné une image peu claire de l'appétit des investisseurs pour les actifs plus risqués", une attitude qui "s'étend" mercredi, estime Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

"La pause dans la hausse des marchés, observée depuis la deuxième partie du mois de décembre, se poursuivra probablement jusqu'à ce que les investisseurs voient de nouveaux catalyseurs avec des développements macroéconomiques positifs", selon lui.

Mercredi, les investisseurs scruteront la publication des données sur les emplois vacants aux Etats-Unis, premier indicateur sur la situation du marché de l'emploi américain avant la publication vendredi du rapport de décembre sur l'emploi américain, point d'orgue de la semaine.

Après la clôture des marchés européens, sera publié le compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine, où son président avait évoqué un changement de cap vers un une politique monétaire moins restrictive.

Le marché obligataire est devenu très volatil et les anticipations sur la politique monétaire ne cessent d'évoluer, entraînant une remontée des taux d'intérêt depuis plusieurs séances. Le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans américain s'établissait mercredi à 14H45 GMT à 4%, au plus haut depuis mi-décembre, contre 3,93% mardi, signe de la tension qui règne sur le marché obligataire.

"Le scepticisme croissant quant à la possibilité d'une baisse des taux" des banques centrales "à court terme a été un facteur important", relèvent les analystes de la Deutsche Bank.

Valeurs refuges

Les entreprises profitant de cette tendance sont les entreprises perçues comme défensives par les investisseurs, dont l'activité dépend moins du cycle économique.

C'est le cas dans la santé, avec Novartis (+3,90%), GSK (+2,20%), Sanofi (+0,80%), Eli Lilly (+2,08%), dans l'agroalimentaire avec Nestlé (+2,76%), Unilever (+1,63%), Danone (+1,59%), Ahold Delhaize (+1,29%), Coca Cola (+0,43%) ou encore les télécommunications avec Deutsche Telecom (+1,66%), Orange (+0,80%) ou Telefonica (+0,74%).

Ryanair descend

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair reculait 4,81% à Dublin après avoir indiqué que l'arrêt en décembre, par plusieurs agences de voyage en ligne, de la vente de ses vols (ce que réclamait le transporteur low-cost) affecterait ponctuellement son taux de remplissage, sans effet sur ses résultats.

Hausse des tarifs des transporteurs maritimes

Le transporteur maritime français CMA CGM, non coté, a annoncé le quasi doublement de ses taux de fret à partir du 15 janvier pour les échanges entre l'Asie et la Méditerranée face à la menace des attaques Houthis contre des navires marchands en Mer Rouge.

Son concurrent Danois Maersk bondissait de 4,84% et l'Allemand Hapag-Lloyd de 4,73%.

Bitcoin en chute, pétrole en hausse

Les prix du pétrole montent mercredi avec des inquiétudes persistantes sur les tensions en mer Rouge.

Le baril de Brent valait 77,15 dollars (+1,66%) et celui de WTI américain 71,59 dollars (+1,71%) vers 14H45 GMT.

L'euro cédait 0,27% à 1,0913 pour 1 dollar.

Le bitcoin chutait de 6,6% à 42.142 dollars, effaçant une bonne partie de ses gains de la semaine.

afp/al