PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse, les Bourses européennes reculent à mi-séance et le pétrole monte mercredi, les investisseurs faisant preuve d'une certaine prudence sur l'Ukraine après avoir applaudi la veille les progrès dans les négociations de paix. Les contrats à terme indiquent une baisse de 0,21% pour le Dow Jones, de 0,23% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,37% pour le Nasdaq.

La tendance pourrait évoluer à Wall Street avec la publication à 12h15 GMT de l'enquête du cabinet ADP sur l'emploi dans le privé, qui sera suivie un quart plus tard par celle des chiffres définitifs de la croissance américaine au quatrième trimestre 2021.

À Paris, le CAC 40 perd 0,8% à 6.737,64 points vers 11h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,29% et à Londres, le FTSE est stable.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 0,4%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,89% et le Stoxx 600 de 0,47%.

Celui-ci a pris 1,74% mardi, soutenu par l'espoir d'une issue diplomatique au conflit ukrainien, et il se dirige pour le moment vers un gain de 1,5% sur l'ensemble du mois de mars.

Les autorités ukrainiennes ont toutefois fait état de bombardements autour de Kyiv et à Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, malgré la promesse par Moscou d'une réduction de ses opérations militaires dans la région, et les combats se poursuivent sur plusieurs autres fronts.

"Le scepticisme demeure (sur les négociations) et les investisseurs sont susceptibles d'examiner les développements à venir avec attention afin d'obtenir la confirmation que les tensions s'apaisent", a déclaré Pierre Veyret chez ActivTrades.

"Cela dit, la correction d'aujourd'hui sur la plupart des indices européens peut également s'expliquer d'un point de vue technique, les marchés boursiers ayant besoin de se replier et d'établir un nouveau plancher après avoir récemment franchi des résistances majeures", a ajouté l'analyste.

Le marché attend aussi à 12h00 GMT la première estimation de l'inflation en Allemagne en mars qui, au regard des statistiques publiées par plusieurs Länder, devrait dépasser 7%.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a réaffirmé ce mercredi que l'économie du bloc ne devrait pas connaître de "stagflation", les prix de l'énergie et de l'alimentation étant amenés à se stabiliser.

VALEURS EN EUROPE

L'indice Stoxx de l'automobile (-1,98%) accuse l'une des plus fortes baisses du jour. À Paris, Renault est lanterne rouge du CAC 40 avec un recul de 4,22% et Faurecia (-7,07%) est lanterne rouge de l'indice SBF 120.

Le secteur de l'énergie gagne 2,59% avec le rebond des cours du brut et le compartiment des ressources de base s'adjuge 1,28% grâce à la hausse des prix des métaux industriels.

TotalEnergies, BP et Shell prennent de 2,24% à 3,41% tandis que Rio Tinto, Anglo American, Glencore avancent d'environ 2,5%.

Le groupe immobilier Unibail-Rodamco-Westfield gagne 0,98% après la présentation de son nouveau plan stratégique.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat américains se stabilisent après avoir progressé mardi sur des anticipations de resserrement de la politique monétaire.

La courbe des rendements américains à deux et dix ans s'est brièvement inversée pour la première fois depuis 2019, signe que les investisseurs jugent possible qu'une orientation plus agressive de la Fed entraîne la première économie mondiale en récession.

Le rendement des Treasuries à dix ans est revenu à 2,4147% après avoir dépassé 2,5% la veille alors que le deux ans s'affiche à 2,3365% contre un pic de trois ans mardi à 2,453%.

En Europe, les rendements souverains progressent nettement dans l'attente des chiffres de l'inflation en Allemagne, à 0,687% pour le Bund à dix ans et à 1,111% pour l'OAT de même maturité.

CHANGES

L'avancée mardi des négociations concernant l'Ukraine continue de profiter à l'euro, en hausse de 0,5% face au dollar à 1,1141, alors que le billet vert cède 0,39% face à un panier de devises de référence.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse en raison d'une baisse plus marquée que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière selon les chiffres de l'American Petroleum Institute (API) et de la perspective de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie.

Le Brent gagne 2,29% à 112,75 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,53% à 106,88 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga