(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée dimanche)

par Rodrigo Campos

NEW YORK, 18 août (Reuters) - Alors que l'actualité internationale reste dominé par le conflit en Ukraine, les actions américaines, favorisées par les performances solides des sociétés cotées, semblent toujours la meilleure option possible pour les investisseurs au sein des marchés développés.

Vendredi, les premières informations sur une apparente nouvelle escalade des combats dans l'est de l'Ukraine ont déclenché un mouvement de vente aussi marqué que soudain. Mais pour certains, ce mouvement a constitué une nouvelle opportunité d'achat.

Les rendements obligataires américains sont en effet tombés vendredi au plus bas depuis 14 mois, réduisant un peu plus l'attrait des Treasuries.

L'indice Standard & Poor's-500 a fini la séance de vendredi en repli symbolique de 0,12 point (-0,01%) à 1.955,06 points mais les trois principaux indices de Wall Street affichent deux semaines consécutives de hausse, après avoir perdu environ 4% lors d'une brève correction.

Toute escalade du conflit dans l'est de l'Ukraine est redoutée par une partie des investisseurs car elle risque de déboucher sur de nouvelles sanctions économiques contre la Russie et sur de nouvelles mesures de représailles de Moscou.

Dans la zone euro, en raison notamment du conflit ukrainien, le climat des affaires est déjà plus que fragile alors que l'économie a stagné au deuxième trimestre. Quant à la Bourse russe, elle accuse désormais une baisse de 6% depuis le début de l'année.

Dans ce contexte, les actions américaines font donc relativement bonne figure.

Les fonds américains investis en actions européennes ont subi neuf semaines consécutives de flux de capitaux négatifs, selon Lipper, une filiale de Thomson Reuters. Sur la même période, les fonds d'actions américaines ont attiré quelque trois milliards de dollars.

SANTÉ, BIOTECH ET TECHNOS, LE RETOUR ?

"Si la montée de la tension en Ukraine vous inquiète, c'est là qu'il faut aller, du moins pour l'instant", estime Art Hogan, responsable de la stratégie de Wunderlich Securities à New York.

"Nous sommes la chemise la plus propre du panier à linge", a-t-il ajouté à propos du marché actions américain.

Le secteur des services aux collectivités, les "utilities" est ainsi resté bien orienté pendant le mouvement de baisse de vendredi, tout comme celui de l'énergie, les investisseurs privilégiant les valeurs à rendement élevé face à la baisse continue des rendements obligataires.

A plus long terme, cependant, à moins qu'un élément nouveau ne vienne perturber les marchés, les investisseurs semblent privilégier la santé, les biotechnologies et les hautes technologies. L'indice Nasdaq Biotech a fini en hausse de 0,9% vendredi, portant à 4,6% sa progression sur la semaine.

Pour Brian Reynolds, responsable de la stratégie de Rosenblatt Securities, les "technos", la santé et les principales valeurs "biotech" peuvent tirer le marché américain à la hausse pendant les semaines à venir.

Il table sur une ouverture en hausse dès lundi, sauf nouvelle dégradation de la situation géopolitique.

Les valeurs du S&P-500 affichent une croissance de leur chiffre d'affaires de 4,6% au deuxième trimestre, un chiffre supérieur aux attentes. Car si les indicateurs économiques restent mitigés, les investisseurs demeurent positifs sur la demande globale aux Etats-Unis.

"Ces tragédies humaines sont horribles et elles méritent qu'on en parle dès que l'occasion se présente", estime Lawrence Creatura, gérant de Federated Investors. "Mais leur impact économique (aux Etats-Unis) est faible." (avec Akane Otani et Caroline Valetkevitch,; Marc Angrand pour le service français)