* L'indice de l'énergie pèse avec la chute du pétrole brut

* Alibaba en nette hausse après ses résultats

* Les indices Dow et le S&P 500 restent près de leurs records

* Le Dow prend 0,1%, le S&P-500 perd 0,28%, le Nasdaq cède 0,33% (Actualisé avec les Bourses européennes, l'euro, le pétrole)

par Ryan Vlastelica

NEW YORK, 4 novembre (Reuters) - La Bourse de New York a fini dans le désordre mardi, plombée par les valeurs liées à l'énergie dans le sillage des cours du pétrole brut qui ont reculé pour la quatrième séance d'affilée, réveillant les inquiétudes concernant la demande mondiale.

Les cours du brut léger américain et du Brent ont encore chuté, ayant touché des plus bas de, respectivement, trois et quatre ans, après la décision de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, de réduire ses tarifs pour les Etats-Unis.

L'indice Dow Jones, qui a connu la semaine dernière sa plus forte hausse hebdomadaire depuis janvier 2013, a gagné 17,60 points, soit 0,1%, à 17.383,84, après un petit repli lundi. En revanche, le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu de 5,71 points, soit 0,28%, à 2.012,10 et le Nasdaq Composite a cédé 15,27 points, soit 0,33%, à 4.623,64.

L'indice de l'énergie du S&P, le seul des dix grands indices sectoriels en baisse depuis le début de l'année, a perdu 1,93%. L'action Chevron a cédé 1,21%.

La baisse du pétrole "a eu un impact immédiat sur le secteur de l'énergie, bien sûr, mais elle a aussi des conséquences sur le marché dans son ensemble car elle reflète la faiblesse de la demande", souligne John Kosar, directeur de la recherche chez Asbury Research à Chicago. "Avec un marché à des niveaux records, on aimerait voir le pétrole mieux performer, car la demande de pétrole est un signe que l'économie se porte bien."

Une information de Reuters selon laquelle les banquiers centraux de plusieurs pays de la zone euro projettent de contester mercredi le gouvernance du président de la Banque centrale européenne Mario Draghi et de lui demander une gestion plus collégiale a aussi pesé sur les marchés d'actions dans le monde, notamment en Europe, et soutenu l'euro.

De plus, la Banque centrale européenne devrait observer le statu quo à sa réunion jeudi, attendant de connaître les prochaines prévisions économiques de l'Eurosystème de décembre et les effets de ses dernières mesures avant de se prononcer sur l'opportunité de nouvelles initiatives.

LES NOUVELLES DE LA BCE PÈSENT SUR LES BOURSES

En outre, l'économie de la zone euro restera à la peine une année de plus, selon la Commission européenne, qui a abaissé ses prévisions de croissance et d'inflation 2014 et 2015 pour la région, le report de la reprise venant surtout de la dégradation de la situation en France et en Italie.

Les valeurs américaines ont touché leurs plus bas du jour après ces informations sur la BCE, avant de parvenir à limiter leurs pertes, voire à les effacer, en fin de séance.

À Paris en revanche, l'indice CAC 40 a fini en recul de 1,52% à 4.130,19 points et les indices européens EuroStoxx 50 et FTSEurofirst 300 ont cédé respectivement 1,56% et 1%, tandis que l'euro gagnait du terrain.

En revanche, les résultats de sociétés ont été un élément de soutien ces derniers temps. A mi-chemin de la "saison" des résultats en Europe, 65% des sociétés ont atteint ou battu le consensus, la proportion étant de 57% lorsqu'on parle du chiffre d'affaires, selon des données de Thomson Reuters StarMine.

A Wall Street, Alibaba a pris 4,19% dans un volume étoffé. Pour ses premiers résultats trimestriels depuis son introduction à Wall Street en septembre, le géant chinois du commerce en ligne a publié mardi un bénéfice net en hausse de 15,5% à 1,11 milliard de dollars (888 millions d'euros), conforme aux attentes sur la période juillet à septembre, et un chiffre d'affaires en hausse de 53,7%.

L'action Office Depot a fait un bond en avant de 24,85% à 6,33 dollars. Le distributeur de fournitures de bureau a renoué avec le profit sur la période juillet-septembre après trois trimestres de pertes et a dans la foulée relevé ses prévisions de résultats pour l'ensemble de l'année.

LES COURS DU PÉTROLE À DES PLUS BAS PLURIANNUELS

Du côté des baisses, le cours de l'agence de voyage en ligne Priceline Group a perdu 8,41% à 1.097,70 dollars en raison d'une prévision de résultats inférieure aux attentes de Wall Street pour le quatrième trimestre.

De même, le laboratoire pharmaceutique Regeneron Pharmaceuticals a chuté de 5,79% à 372,39 dollars en raison d'un bénéfice trimestriel moins bon que prévu.

La récent "rally", qui a tiré les deux indices à de nouveaux records en séance lundi, a été largement favorisé par la bonne tenue des résultats trimestriels. Alors que 78% des sociétés du S&P 500 ont déjà publié leurs comptes, 76% d'entre elles ont fait mieux que prévu, selon les données Thomson Reuters, alors que la proportion moyenne de long terme est de 63%.

Sur le plan macroéconomique, la baisse des commandes à l'industrie américaine pour le deuxième mois d'affilée en septembre a alourdit encore la tendance, tout comme le déficit commercial des Etats-Unis qui s'est creusé contre toute attente en septembre. et

Les investisseurs attendent également les résultats les élections de mi-mandat aux Etats-Unis de ce mardi, qui pourraient voir les adversaires républicains du président Barack Obama prendre le contrôle total du Congrès.

Sur le front du pétrole, le Brent a reculé en séance de plus de 3% pour toucher 82,08 dollars le baril, au plus bas depuis octobre 2010, et se traite à 82,82 dollars. Auant au WTI texan, il a inscrit 75,84 dollars le baril, au plus bas depuis octobre 2011, et se traite à 77,43. L'Arabie saoudite a augmenté ses prix de vente officiels vers l'Asie et l'Europe lundi, mais les a abaissés vers les Etats-Unis.

Cette annonce a pesé sur les devises les plus exposées au marché pétrolier. Le dollar US a inscrit un pic de plus de cinq ans face à son homologue canadien, et la couronne norvégienne a touché contre l'euro son niveau le plus bas depuis la fin 2009. (Juliette Rouillon pour le service français)