Le scénario était assez inattendu : Wall Street semblait bien parti pour terminer dans le rouge, mais un rebond spectaculaire s'est enclenché vers 21h35... et les vendeurs, pris à contrepied, ont dû se racheter en catastrophe.

Cela s'est surtout vu au cours des 10 dernières minutes, devenues de plus en plus cruciales ces derniers mois avec l'expiration d'options 'daily', à plus forte raison lors de la dernière séance de la semaine et du mois de mai.

Le S&P500 (+0,8% à plus de 5.277) a pris la bagatelle de +60 points en ligne droite en 25 minutes, dont +22 points au cours des 10 dernières minutes (en mode 'hausse panique')... et le 'VIX' a replongé de -10,5% vers 12,9.

Même scénario sur le Nasdaq Composite : bien mal parti vers 18h30 avec un repli de -1,7% vers 16.450, il a repris tout le terrain perdu, dont 160 points (+1%) en 30 minutes, pour finir quasi-stable à 16.735, avec des achats soutenus sur Zscaler +8,5%, Netapp +3,4%, Comcast +3%, Sirius +2,9%, Intel +2,2%.

C'est l'une des inversions de tendance les plus spectaculaires de l'année, mais si l'indice n'a pu finir dans le vert, c'est à cause des lourds replis de MongoDB -23,5%, Dell -17,8%, Marvel -10,5%, SuperMicro -5,3%, Broadcom -2,6%, Lam research -1,9%, Amazon -1,6%, KLA -1,4%... et Nvidia qui est remonté de -2,5% à -0,8%.

En ce qui concerne le Dow Jones (+1,5% à 38.686), il a repris d'un seul élan le terrain perdu la veille : ainsi, la meilleure séance de l'année pour cet indice a succédé à la pire, avec la même 'vedette' que la veille.

Après avoir dévissé de -19,5% jeudi, Salesforce a repris +7,5%... mais cela ne pouvait suffire à propulser le Dow Jones 550 points plus haut, et l'indice a aussi bénéficié des hausses de UnitedHealth +3%, Boeing +2,8%, Bank of America +3,5%, McDonald's et Chevron +2,7%.

Pour tenter d'avancer une raison factuelle face à un mouvement boursier qui apparaît irrationnel, il est logique d'évoquer l'embellie sur les T-Bonds : ils se sont détendus de façon modeste (-5 points de base sur le '10 ans' à 4,503% et autant sur le '2 ans' à 4,891%)... et le bilan hebdomadaire n'est pas brillant (+4 à +5 points de base).

Autrement dit, la publication de l'indice de prix PCE -le plus surveillé par la Fed- fut un non-événement : conforme aux attentes, le taux d'inflation annuelle est resté stable en avril, à 2,7% en données brutes et à 2,8% en 'core' (hors énergie et alimentation).

Le Département du Commerce a par ailleurs fait part de dépenses des ménages américains en augmentation de 0,2% en avril par rapport au mois précédent, tandis que leurs revenus ont progressé de 0,3%, comme prévu par les économistes.

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