À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,57% à 5.460,08 points vers 08h00 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,26% et à Londres, le FTSE cède 0,5%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,38%, le FTSEurofirst 300 perd 0,4% et le Stoxx 600 lâche 0,41%.

Les solides indicateurs parus mercredi aux Etats-Unis, notamment l'ISM des services, ont nourri les anticipations d'une nouvelle hausse des taux de la Réserve fédérale (Fed) en décembre, ce qui a porté le rendement de l'emprunt d'Etat américain à 10 ans à un plus haut depuis 2011 et le dollar à un pic de six semaines face à un panier de référence.

"Une dynamique simple est en cours dans l'économie mondiale actuellement : les Etats-Unis sont en plein essor, tandis que le reste du monde ralentit ou même stagne", observe Kevin Logan, économiste chez HSBC.

Mercredi, le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné que les perspectives économiques aux Etats-Unis étaient "remarquablement favorables" et même que la phase d'expansion en cours pourrait se poursuivre "de fait indéfiniment".

L'accélération inattendue de la croissance du secteur tertiaire le mois dernier outre-Atlantique nourrit les attentes d'une solide statistique des créations d'emplois qui seront annoncées vendredi.

En Europe, les investisseurs gardent aussi un oeil sur les développements politiques en Italie. Le président du Conseil, Giuseppe Conte, a confirmé mercredi soir que l'Italie réduirait progressivement son déficit budgétaire avec un objectif ramené à 2,1% du PIB en 2020 et 1,8% en 2021, après 2,4% en 2019.

Reste à savoir comment Bruxelles accueillera ce geste de bonne volonté de Rome. Une source au sein de l'Union européenne a assuré à Reuters que l'information de presse selon laquelle la Commission européenne a préparé une lettre en vue d'engager une procédure d'infraction à l'encontre de l'Etat italien était infondée.

VALEURS

Les valeurs financières, assureurs en tête, profitent de la remontée des rendements obligataires souverains. L'indice Stoxx de l'assurance prend 0,51% et celui des banques gagne 0,39%, sa progression restant sujette aux incertitudes entourant la politique budgétaire italienne.

La plus forte hausse sectorielle revient toutefois aux valeurs pétrolières et du gaz (+0,63%) dans la foulée des nouveaux plus hauts atteints par les cours du brut.

A l'inverse, la hausse des taux pèse sur les secteurs des services aux collectivités (-1,44%) et de l'immobilier (-1,36%). L'intérêt des investisseurs pour ces secteurs est essentiellement lié à des rendements élevés, et leur attrait diminue donc quand les taux souverains augmentent.

A Paris, Valeo (-3,39%) et Faurecia (-3,54%) accusent les plus forts replis du SBF 120, pénalisés par un abaissement du conseil d'Exane BNP Paribas. Dans une note, les analystes de l'intermédiaire estiment que la prime dont bénéficie les équipementiers automobiles face aux constructeurs n'est plus justifiée.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans continue de grimper après avoir signé mercredi sa plus forte progression en séance depuis l'annonce de la victoire de Donald Trump à la présidence en novembre 2016.

Le 10 ans américain évolue à 3,204%, à un plus haut depuis la mi-2011, après avoir atteint plus tôt 3,232%.

Cette remontée entraîne l'ensemble des rendements obligataires souverains à la hausse. Le 10 ans japonais (0,16%) est revenu à un plus haut depuis le 29 janvier 2016, date à laquelle la Banque du Japon avait annoncé l'adoption d'un politique de taux d'intérêt négatifs.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans avance de près de cinq points de base, à 0,53%, après avoir dépassé 0,55% en début de séance.

Les taux européens restent par ailleurs sensibles aux tensions politiques en Italie. Le rendement des BTP italiens à dix ans progresse de cinq points de base, après avoir nettement reculé la veille dans la perspective d'une réduction progressive de l'objectif de déficit du gouvernement italien.

CHANGES

Le dollar a touché un plus haut de 11 mois face au yen et gagne encore 0,15% face à un panier de devises de référence, porté par l'optimisme ambiant sur l'économie américaine et la remontée des rendements des Treasuries.

L'euro, qui s'est du coup affaibli pour tomber jeudi jusqu'à 1,1462, tente néanmoins de revenir vers le seuil de 1,15.

À WALL STREET

La Bourse de New York a fini dans le vert mercredi et l'indice Dow Jones a inscrit un record pour la deuxième séance d'affilée, la remontée des rendements obligataires ayant soutenu les valeurs financières. Toutefois, cette hausse des taux, qui rend moins attractives les actions, et les craintes d'une resserrement monétaire rapide de la Fed ont limité les gains en fin de séance.

Le Dow a gagné 0,2% à 26.828,39 après un pic en séance à 26.951,81, son plus haut niveau historique. Le S&P-500 a pris 0,07% après avoir frôlé en séance son record du 21 septembre (2.940,91). Le Nasdaq Composite a progressé de 0,32%.

Les contrats à terme sur les indices américains signalent une ouverture jeudi en baisse comprise entre 0,4% et 0,6%.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a reculé de 0,56%, la hausse des rendements obligataires ayant contrebalancé l'effet favorable de la baisse du yen pour les exportateurs nippons.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) abandonne 1,65%, tandis que les marchés de Chine continentale sont fermés pour le reste de la semaine.

ÉMERGENTS

La hausse du dollar et celle des rendements des Treasuries met à nouveau sous pression les marchés émergents. Leur indice MSCI recule de 1,94%, retombant non loin d'un plus bas de plus d'un an touché à la mi-septembre.

Les devises émergentes souffrent également, à l'instar de la roupie indienne qui a touché un plus bas historique face au dollar en dépit de l'intervention, attendue vendredi, de la banque centrale indienne.

PÉTROLE

Les cours du brut se stabilisent non loin des nouveaux plus hauts atteints mercredi. Le baril de Brent évolue à 86,34 dollars, après un pic la veille à 86,74, et le baril de brut léger américain (WTI) se traite à 76,41 dollars après avoir atteint 76,90 mercredi.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault