Paris (awp/afp) - Au lendemain de nets replis causés par le durcissement de ton de la Réserve fédérale, les marchés boursiers étaient indécis vendredi, attendant les chiffres de l'emploi américain de décembre.

En Europe, après une ouverture proche de l'équilibre les indices partaient en ordre dispersé: Paris perdait 0,16% et Francfort 0,32%, mais Londres prenait 0,09% et Milan 0,60%, vers 10h20.

En Asie, Tokyo a terminé stable et Shanghai a cédé 0,18%, tandis qu'à Hong Kong (+1,82%) les investisseurs ont ignoré l'évolution de la pandémie dans la ville.

Jeudi, la Bourse de New York a conclu en légère baisse une séance volatile et le Nasdaq n'a perdu que 0,13%, après un plongeon de 3,34% la veille.

Ce vendredi, l'attention des investisseurs va se tourner vers la publication très attendue du rapport sur l'emploi aux États-Unis en décembre, des chiffres scrutés par la banque centrale américaine, la Fed, pour adapter sa politique monétaire à la reprise économique.

La publication mercredi du compte-rendu de sa dernière réunion a fait plonger les marchés, surpris des nouvelles mesures envisagées par l'institution pour s'attaquer à l'inflation.

Les responsables de la Fed ont estimé lors de leur réunion du mois dernier que le marché de l'emploi aux États-Unis était "très tendu", citant le nombre record d'emplois vacants et de démissions ainsi que la hausse des salaires.

Aussi ont-ils signalé non seulement une potentielle hausse des taux d'intérêt plus tôt que prévu, dès mars, mais encore une réduction du bilan de la Fed pour endiguer l'inflation (6,8% en novembre sur un an).

Pour décembre, un consensus d'économistes s'attend à 440'000 créations d'emplois, soit plus du double du recensement de novembre. Et ils projettent un taux de chômage à 4,1% (-0,1 point de pourcentage sur un mois) toujours supérieur au niveau pré-pandémie.

Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, la Fed est plus préoccupée actuellement par l'inflation que par la situation du marché de l'emploi.

"Par conséquent, une donnée faible (des créations d'emplois), ne changerait pas la direction que la Fed se prépare à prendre", estime-t-elle. "Cependant, un nombre élevé de créations d'emplois et un taux de chômage meilleur qu'attendu pourraient stimuler les +faucons+ (membres en faveur d'un resserrement monétaire strict) de la Fed, avec l'idée que le marché de l'emploi américain n'a plus besoin du soutien de la Fed".

En Europe, l'évolution des prix à la consommation en décembre dans les pays de la zone euro sera connue dans la matinée.

En Allemagne, la production industrielle a légèrement chuté en novembre, après une hausse en octobre, signe de la persistance des pénuries. Et en France, elle a reculé de 0,4% en novembre sur un mois.

Le luxe continue son repli

Comme la veille, les valeurs du luxe étaient mal orientées face aux nouvelles perspectives monétaires.

A Paris, Hermès perdait 1,46% et LVMH 1%, à Londres Burberry reculait de 1,48% et à Milan, Tod's lâchait 2,24% et Moncler 1,11%.

Carige convoité

Le Fonds interbancaire de protection des dépôts de l'Italie (FITD) a confirmé jeudi avoir reçu "des offres non contraignantes" pour le rachat de la banque Carige, sans toutefois commenter des informations de presse faisant état d'une proposition soumise par Crédit Agricole. L'action Carige était portée par cette perspective et grimpait de 7,07%.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole continuaient de monter vendredi, alors que la situation au Kazakhstan, pays membre de l'Opep+, fait craindre une possible baisse de l'offre.

Vers 10h15, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars prenait 0,62% à 82,51 dollars. Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février gagnait 0,65% à 79,98 dollars.

Le géant pétrolier Royal Dutch Shell (-0,52% à 1712,00 pence) s'attend à des revenus de gaz naturel liquéfié "en nette hausse" au quatrième trimestre comparé au troisième, grâce aux prix records du gaz, mais à des recettes de produits pétroliers en baisse.

L'euro montait de 0,16% face au dollar, à 1,1315 dollar.

Le bitcoin perdait 1,64% à 42'430 dollars.

afp/ck