par Paritosh Bansal

L'assureur américain, détenu à près de 80% par l'Etat depuis son sauvetage en urgence en septembre 2008, a publié au titre du deuxième trimestre une perte nette de 2,7 milliards de dollars (2,05 milliards d'euros), soit 3,96 dollars par action, contre un bénéfice de 1,8 milliard de dollars (2,3 dollars par titre) sur la période correspondante l'an dernier.

La perte résulte principalement d'une charge pour dépréciation de 3,3 milliards de dollars.

En données ajustées, AIG affiche un bénéfice de 1,3 milliard de dollars (1,99 dollar par action), contre 1,1 milliard de dollar (1,71 dollar par titre) un an plus tôt.

"La situation est assez stable", a commenté Bill Bergman, analyste chez Morningstar. "Stabilisation ne signifie pas croissance, ni une croissance solide, mais il semble cela en prenne le chemin."

Le groupe a également dit avoir commencé à discuter avec la Réserve fédérale de New York, le département du Trésor et les administrateurs d'AIG Credit Facility Trust sur une stratégie devant "permettre à l'Etat de sortir de sa relation de propriétaire avec AIG".

BOND DU TITRE EN BOURSE

A Wall Street, le titre AIG gagnait 5,2%, à 41,98 dollars vers 14h00 GMT, alors que l'indice Dow Jones cédait 0,2%. Depuis le début de l'année l'action a pris 33%, alors que l'indice S&P du secteur de l'assurance n'a progressé que de 7%.

L'activité d'assurance générale d'AIG, Chartis, a dégagé un résultat d'exploitation de 955 millions de dollars avant prise en compte des gains net réalisés en capital, contre un milliard de dollars générés un an plus tôt.

Chartis a dû comptabiliser 287 millions de dollars de pertes liées à des catastrophes sur le trimestre, dont celle relative à la marée noire dans le golfe du Mexique.

"Il y a un résultat d'exploitation important et stable dans les activités d'assurance générale", souligne Bill Bergman.

SunAmerica Financial Group, le pôle d'AIG spécialisé dans les services de retraites et d'assurance-vie, a pour sa part enregistré un résultat d'exploitation hors gains net réalisés en capital de 1,1 milliard de dollars, contre 254 millions dégagés un an plus tôt.

"Les résultats d'exploitation courants de l'assurance restent solides et la société continue de mettre en oeuvre ses plans de restructuration et de préparer sa séparation d'avec l'Etat américain", a déclaré le directeur général d'AIG, Robert Benmosche.

Ce dernier envisage l'avenir d'AIG avec Chartis et SunAmerica au coeur de son activité.

Les activités d'assurance vie du groupe ont généré un résultat d'exploitation avant impôts de 604 millions de dollars alors qu'il était de 314 millions un an plus tôt.

American International Assurance (AIA), qui devrait être introduit en Bourse après l'échec de sa vente à Prudential, a réalisé la plus grande partie de ce résultat, grâce à ses investissements.

AIG Financial Products, la filiale de produits dérivés à l'origine des déboires du groupe en 2008, a réduit le montant notionnel de son portefeuille de dérivés à environ 602,4 milliards de dollars au 30 juin, soit une baisse de 36% par rapport à la fin 2009.

Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Marc Angrand