par Robert Evans

Ces chiffres reflètent ce que l'Association internationale du transport aérien qualifie de "crise chronique", marquée par un effondrement du chiffre d'affaires et des menaces pesant sur des centaines de milliers d'emplois dans le monde.

Le secteur n'avait pas connu un tel recul du trafic depuis les mois qui avaient suivi les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

"La chute de 13,5% du fret international est stupéfiante", a déclaré Giovanni Bisignani, directeur général de l'Iata, qui représente quelque 230 compagnies assurant environ 93% des vols internationaux.

"Comme le trafic de fret représente 35% de la valeur des marchandises échangées au niveau international, cela montre clairement la chute rapide du commerce mondial et l'extension de l'impact du ralentissement économique", a-t-il ajouté.

"Le secteur est en contraction généralisée."

Anticipant une baisse du trafic, les compagnies ont réduit leurs vols de 1% en novembre, mais la chute bien plus marquée du trafic passagers a fait baisser les taux d'occupation, la part des sièges restant inoccupés atteignant près de 27%, contre 24% en novembre 2007.

"On peut s'attendre à de lourdes pertes au quatrième trimestre", a prédit Bisignani, qui avait déclaré au début du mois que les pertes cumulées des quelque 230 compagnies membres de l'Iata pourraient atteindre cinq milliards de dollars d'ici la fin de l'année, puis 2,5 milliards en 2009.

Les statistiques détaillées de novembre publiées par l'Iata montrent que la chute du trafic de fret a atteint 16,9% dans la région Asie-Pacifique, qui représente à elle seule près de 45% du fret aérien mondial. Le trafic passagers y a reculé de 9,7%, là encore la plus forte baisse des six grandes régions suivies par l'Iata.

En Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada et Mexique), la baisse a été de 14,4% pour le fret et de 4,8% pour les passagers. En Europe, ces chiffres ont été respectivement de 11% et 3,4%.

Commentant les chiffres publiés mardi, Bisignani n'a pas laissé entendre que l'Iata pourrait revoir ses prévisions de pertes pour le secteur en 2009, en dépit de la baisse rapide des prix du pétrole, qui réduit les coûts des compagnies.

"Le secteur est de nouveau en soins intensifs. L'amélioration générale de la productivité sera le grand sujet de 2009", a-t-il dit.

Version française Gilles Guillaume et Marc Angrand