par Gilles Guillaume

Le leader mondial de la distribution de matériel électrique réalise 60% de son chiffre d'affaires en Europe, 30% en Amérique du Nord et 10% en Asie.

"Les pays émergents sont des pays qui permettent des croissances plus fortes, mais il faut voir que dans les pays développés également, vous avez une croissance de la demande électrique parce que plus de confort, plus de sécurité", a déclaré le président du directoire de Rexel, Jean-Charles Pauze, dans une interview à Reuters.

"Nous opérons sur des marchés où, structurellement, les taux de croissance sont intéressants. Il y a un potentiel dans tout ce qui est optimisation d'énergie, et notamment dans le domaine de l'éclairage parce que les normes y poussent", ajoute-t-il.

En Europe, toutes les ampoules classiques à incandescence devront avoir disparu en 2013 et le groupe s'est fait une spécialité du "relamping" de bâtiments, c'est-à-dire leur conversion complète aux éclairages de nouvelle génération.

Au-delà de l'activité classique de distributeur, Rexel propose des audits énergétiques à des écoles ou rééquipe entièrement hôtels et magasins. Il a également installé l'éclairage extérieur de la Place de Remise des Médailles à Vancouver, au Canada, pour les Jeux olympiques d'hiver qui s'ouvriront le 12 février.

"Notre objectif est d'avoir, à un horizon de deux ou trois ans, un supplément de chiffre d'affaires de l'ordre de 400 millions d'euros grâce à l'activité grands projets internationaux, énergies renouvelables, efficacité énergétique et éclairage", poursuit Jean-Charles Pauze.

En 2009, l'activité éclairage a représenté 19% du chiffre d'affaires de Rexel, contre 17% en 2008, et le groupe s'attend à ce que cette évolution se poursuive au cours des prochaines années.

OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE EXTERNE

L'ancienne Compagnie de distribution de matériel électrique (CDME), créée en 1967 et baptisée Rexel en 1993, est devenue très internationale puisque 80% de son chiffre d'affaires est réalisé aujourd'hui hors de l'Hexagone.

Rexel a doublé de taille depuis l'acquisition en 2008 pour 3,1 milliards d'euros des principales filiales européennes du néerlandais Hagemeyer, et le rachat en 2006 de l'américain Gexpro (ex-GE Supply).

Le groupe a également acquis dans l'intervalle une trentaine de plus petites sociétés. Après un coup d'arrêt lié à la crise, le président de Rexel regarde à nouveau d'éventuelles acquisitions de petite ou moyenne tailles sur un marché toujours très fragmenté, notamment des entreprises spécialisées pour étoffer son offre de solutions et de services à plus forte valeur ajoutée.

Lors des négociations le mois dernier sur l'allongement de la maturité de sa dette, il a élargi à 200 millions d'euros l'enveloppe dans laquelle il pourra puiser pour des opérations de croissance externe.

Rexel réalise actuellement 5% de son chiffre d'affaires sur les marchés émergents, un niveau relativement faible car tous les pays ne présentent pas des structures suffisamment matures ou consolidées pour que la distribution professionnelle puisse s'y déployer complètement.

"La crise l'a confirmé, notre intérêt est d'accroître notre part de marché locale, ce qui nous permet aussi de nous construire une existence dans les pays émergents", précise Jean-Charles Pauze en citant notamment la Chine, l'Inde et l'Amérique latine.

Un temps propriété du groupe PPR, Rexel est revenu en bourse en 2007. Les actionnaires de référence du groupe, qui publiera ses résultats 2009 le 11 février, sont aujourd'hui un consortium d'investisseurs comprenant notamment Eurazeo.

Edité par Jean-Michel Bélot