Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes reculent nettement mardi, tout comme les taux d'intérêt sur le marché obligataire, les investisseurs s'inquiétant de données économique chinoises jugées décevantes et de la santé du secteur bancaire.

Wall Street se dirigeait vers une ouverture en baisse, le tableau macroéconomique mondial "s'étant soudainement assombri", après une série de mauvaises nouvelles, selon Edward Moya, analyste d'Oanda. Les contrats à terme des trois principaux indices lâchaient entre 0,62% et 0,85% vers 11H30 GMT.

En Europe, Paris connaissait une nette baisse de 1,29%, Francfort de 1,47% et Londres de 0,82%. A Zurich, le SMI cédait 0,41%.

Milan chutait quant à elle de 2,60%, entraînée par son secteur bancaire après la décision du gouvernement italien de prélever une taxe de 40% sur les "surprofits de milliards" d'euros des banques pour compenser le coût pour les ménages et entreprises de l'envolée des taux d'intérêt.

De plus, l'agence de notation Moody's a abaissé les notations de dix banques américaines, de taille modeste, mais a aussi signalé qu'elle était susceptible de réviser à la baisse les notations de plus grands établissement tels que la banque américaine BNY Mellon ou U.S. Bancorp, a rapporté l'agence Bloomberg.

Le secteur bancaire a ainsi passé la première moitié de séance dans le rouge et continuait de s'enfoncer en terrain négatif vers 12H05 GMT. Les banques italiennes enregistraient les plus fortes baisses: Montei dei Paschi lâchait 10,32%, BPER 10,20%, Intesa 8,40%, Banco BPM 8,59% et Unicredit 7,18%.

A Francfort, Commerzbank perdait 4,87%. A Paris, BNP Paribas abandonnait 4,28% et Crédit Agricole 3,80%, les deux banques française étant bien implantées en Italie.

Les volumes d'échanges réduits, caractéristiques du mois d'août, ont par ailleurs tendance à exacerber les variations.

Sur le marché obligataire européen, les taux se détendaient nettement, signe que les investisseurs se détournent des actifs risqués, comme les actions, au profit des obligations, jugés plus sûres, tout comme le dollar.

Le rendement de l'emprunt de l'État allemand à 10 ans s'établissait à 2,45% contre 2,59% à la clôture la veille. Le français à même échéance était à 2,97% contre 3,13%. Aux États-Unis, le taux à dix ans était à 3,99% contre 4,09%.

Sur le marché des changes, le dollar montait de 0,55% à 1.0944 dollar pour un euro.

Les Bourses chinoises ont aussi reculé plus tôt: Hong Kong a lâché 1,81% et Shanghai 0,25%, à cause des mauvais chiffres des exportations du pays.

Ces dernières ont dévissé en juillet (-17,2%) pour connaître leur plus fort repli depuis janvier-février 2020, quand l'activité économique chinoise avait été pratiquement mise à l'arrêt par les débuts de la pandémie de Covid-19.

Si les analystes sondés par l'agence Bloomberg s'attendaient à un repli (-13,2%), ils ont cependant été surpris par son ampleur.

Abrdn déçoit ___

La société d'investissements Abrdn dévisse de 9% à Londres après avoir publié ses résultats semestriels dénotant un résultat opérationnel en baisse et des capitaux sous gestion en baisse.

Bayer se fait couper l'herbe sous le pied ___

Le groupe chimique allemand a enregistré une perte nette de près de 1,9 milliard d'euros au deuxième trimestre, en raison du recul des ventes et du prix des herbicides à base de glyphosate, selon des résultats détaillés publiés mardi. Son cours de Bourse baissait de 1,89% à Francfort.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les cours du brut reculaient nettement vers 12H00 GMT, lestés de l'aversion pour le risque des investisseurs et des inquiétudes autour de la demande chinoise après la publication de données commerciales décevantes dans le pays.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, perdait 2% à 83,64 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, abandonnait 2,06% à 80,25 dollars.

Le bitcoin était en hausse de 0,81% à 29.394 dollars.

afp/rp