"Les statistiques de la semaine passée ont confirmé notre opinion selon laquelle l'économie mondiale reste ralentie. Un fait notable est la décélération de la croissance des exportations asiatiques. Nous avions déjà souligné le fléchissement des exportations coréennes mais de nouveaux signes semblent attester d'un ralentissement plus large des exportations, au vu des données médiocres observées en Corée et à Taïwan pour septembre", relève JP Morgan AM dans son bulletin hebdomadaire.

"Il est vrai qu'avec les très forts effets de base, les exportations devaient voir leur rythme se modérer et l'on pouvait s'attendre à ce que les exportateurs asiatiques ressentent l'impact de l'affaiblissement des commandes des Etats-Unis et de l'OCDE. Le ralentissement semble néanmoins plus sensible que prévu. Cet accès de faiblesse pourrait être lié au cycle de formation des stocks dans l'OCDE (fournisseurs du reste du monde, les exportateurs d'Asie sont le pendant du cycle des stocks)."

"Un autre facteur pourrait être le freinage des importations en Chine, avec un repli des commandes lié au resserrement monétaire du premier semestre. Le freinage des exportations asiatiques va-t-il précéder un ralentissement des exportations chinoises ? A ce stade, notre modèle des échanges commerciaux, fondé sur le taux de change réel de la Chine et les nouvelles commandes aux Etats-Unis, suggère un ralentissement modéré des exportations en fin d'année. Ce point est important car la croissance de l'économie asiatique reste dépendante des flux commerciaux. De nouveaux signes de fléchissement des exportations conduiraient probablement à une dégradation des prévisions de croissance du PIB réel."

"La bonne nouvelles est que la décélération mondiale peut toujours être une pause de milieu de cycle. Mais les pauses de milieu de cycle en Asie peuvent être pénibles, bien que courtes. Il faudra être attentif aux échanges commerciaux ces prochains mois, car ils pourraient diriger le sentiment de marché."