New York (awp/afp) - Les Bourses ont patiné, mardi, prises entre des indicateurs américains à la vigueur surprenante et un nouveau coup de chaud des taux obligataires, qui fait craindre une asphyxie de l'économie.

La Bourse de Paris a grappillé 0,11%, Francfort a pris 0,09%, Milan a cédé 0,09%. Londres a de son côté gagné 0,58%, soutenue par ses valeurs pétrolières et AstraZeneca. A Zurich, le SMI a perdu 0,69%.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,04%, l'indice Nasdaq a perdu 0,25% et l'indice élargi S&P 500 a fini près de l'équilibre (-0,01%).

"Le marché a été soumis à des forces contraires aujourd'hui", a commenté Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.

Plusieurs indicateurs économiques ont ainsi témoigné de la vigueur de l'économie américaine, en premier lieu les ventes de détail, qui ont progressé de 0,7%, sur un mois, en septembre, soit beaucoup plus rapidement que les 0,3% annoncés par les économistes.

En outre, les chiffres de juillet et d'août ont été revus en hausse.

Quant à la production industrielle, elle a aussi surpris, s'affichant en progression de 0,3%, sur un mois, en septembre, contre 0,1% attendu.

"L'économie (américaine) entre dans le quatrième trimestre avec plus d'élan qu'on ne l'imaginait", a constaté, dans une note, Michael Pearce, d'Oxford Economics.

"C'est une bonne nouvelle, dans la mesure où cela donne de la crédibilité au scénario d'un atterrissage en douceur (de l'économie)", a estimé Angelo Kourkafas, "mais dans le même temps, cela met les taux obligataire sous pression."

Les rendements des bons du Trésor américains se sont envolés après la publication des indicateurs du jour. Le taux à 2 ans, le plus représentatif des anticipations du marché en matière de politique monétaire, est monté jusqu'à 5,23%, au plus haut depuis 17 ans.

"La Fed ne va certainement pas aimer le fait que son resserrement monétaire n'a pas dissuadé les consommateurs de dépenser", a prévenu Gina Bolvin, de Bolvin Wealth Management Group.

Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de 43% au scénario d'une nouvelle hausse du taux directeur en décembre.

Entre économie résistante et taux élevés, "le résultat a été neutre" sur les indices, qui ont tous terminé très près de l'équilibre, mardi, a expliqué Angelo Kourkafas.

Les semi-conducteurs visés ___

Le Nasdaq a été entraîné par la dégringolade de Nvidia (-4,68%), valeur vedette de la Bourse électronique depuis le début de l'année.

Le groupe de Santa Clara a payé l'annonce du gouvernement Biden de nouvelles restrictions à l'exportation de semi-conducteurs vers la Chine.

Ces mesures s'inscrivent dans une série d'initiatives prises d'abord par le gouvernement de Donald Trump, puis par celui de Joe Biden, pour limiter l'accès des entreprises chinoises à des équipements de pointe achetés à l'étranger, en particulier les puces les plus avancées.

Outre Nvidia, l'ensemble du secteur a souffert, d'AMD (-1,24%) à Intel (-1,37%), en passant par Broadcom (-2,01%).

La distribution requinquée ___

Plusieurs valeurs de la grande distribution, secteur moribond à Wall Street depuis le début de l'année, ont été stimulées par les bons chiffres de la consommation.

Du côté des devises ___

L'euro progressait légèrement face au dollar (+0,16%), à 1,0577 dollar pour un euro.

afp/rp