New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont enregistré un repli lundi, de plus en plus inquiètes de l'escalade des taux obligataires américains, seul le Nasdaq tirant son épingle du jeu grâce aux capitalisations géantes du secteur technologique.

La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 0,94%, Francfort de 0,91%, Londres de 1,28%, Milan de 1,39% et Madrid de 1,16%. A Zurich, le SMI a perdu 0,91%.

Les marchés d'actions européens avaient pourtant démarré du bon pied lundi matin, portées par "l'accord temporaire évitant un +shutdown+ aux États-Unis", commente David Kruk, responsable du trading de La Financière de l'Echiquier.

Les marchés actions se sont toutefois "rendus compte que les taux américains repartaient à la hausse", ce qui les a fait rebrousser chemin.

Le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans, le plus scruté par le marché, a atteint jusqu'à 4,701%, une première depuis près de 16 ans. Il avait clôturé vendredi à 4,572%.

"Le discours difficile des banques centrales", qui comptent laisser leurs taux directeurs au niveau élevé actuel pour plus longtemps qu'anticipé par les marchés continue à peser sur le moral des investisseurs, explique David Kruk.

"Beaucoup de gens considèrent que le marché a trop baissé", a expliqué Patrick O'Hare, de Briefing.com, "mais il peut rester positionné de la sorte encore un moment. Les gens attendent le signal pour un rebond, qui sera un reflux des taux obligataires."

Le secteur technologique US en hausse ___

La trajectoire du Nasdaq "est un peu trompeuse", a tempéré Patrick O'Hare au sujet de l'indice, qui a fini assez nettement dans le vert. "Elle est due à la vigueur des capitalisations géantes" du secteur technologique.

Apple (+1,48%), Microsoft (+1,92%), Amazon (+1,84%), Nvidia (+2,95%), Meta (+2,20%) et Alphabet (+2,52%), qui pèsent environ 40% de l'indice, ont ainsi tiré les 94 autres valeurs du Nasdaq derrière elles et permis à l'ensemble de clôturer dans le vert.

Longtemps considérés comme des titres à risque, ces fleurons technologiques jouent maintenant le rôle de valeur refuge lorsque la volatilité grandit et que l'incertitude domine.

Parmi eux, Nvidia avait reçu un coup de main de Goldman Sachs, dont les analystes ont inscrit le grand vainqueur de la révolution IA (intelligence artificielle) sur leur liste d'actions recommandées à l'achat.

Pétrole: des prises de bénéfices ___

La folle chevauchée des taux a aussi pesé sur les cours du pétrole, qui ont fini en baisse lundi, faisant craindre un étranglement de l'économie, et ainsi de la demande d'or noir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a effacé 1,61%, pour clôturer à 90,71 dollars.

Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, il a lui perdu 2,16%, à 88,82 dollars.

A Paris, TotalEnergies a lâché 1,22%, à Milan, Eni a reculé de 2,33%, à Londres, BP a abandonné 2,31% et Shell 0,92%.

Du côté des devises ___

Sur le marché des changes, le dollar remontait lundi face aux devises britannique et européenne: l'euro perdait 0,88% à 1,0479 dollar, à son plus bas niveau de l'année, et la livre sterling 0,91% à 1,2087 dollar.

afp/rp