par Jonathan Spicer et Ross Kerber

Selon des sources de marché, ce plongeon serait toutefois en partie dû à une erreur de trading dans une grande banque américaine, ce qui a suscité l'indignation des investisseurs et des politiques.

Cette opération aurait été entrée dans le système par un membre du personnel de la banque Citigroup, selon plusieurs sources. La banque américaine a toutefois déclaré vendredi que ces rumeurs étaient infondées et fausses.

La présidente de la SEC, Mary Schapiro, a de son côté annulé vendredi sa participation à un petit-déjeuner pour se concentrer sur l'analyse du plongeon de jeudi, a annoncé un de ses collègues qui a assisté à l'événement à sa place.

"Elle a pensé qu'il était important de rester au bureau et de faire le suivi sur l'activité inhabituelle qui s'est brièvement produite hier après-midi en matière de transactions", a déclaré Andrew Donohue, directeur de la branche Gestion des investissements à la SEC.

L'autorité boursière a indiqué travailler en étroite collaboration avec la Commodities Futures Trading Commission (CFTC) sur le dossier des transactions de jeudi.

1.000 MILLIARDS DE DOLLARS DE CAPITALISATION EFFACÉE

Au plus fort de la tourmente jeudi, quand les trois grands indices boursiers ont reculé chacun de 9% environ, plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière ont été effacés.

Un porte-parole de la SEC n'a cependant pas donné de détails sur ses investigations.

Le secrétaire d'Etat au Trésor Timothy Geithner a tenu jeudi une conférence téléphonique avec le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, et des représentants de la SEC et de la CFTC, a-t-on indiqué.

Une commission le Chambre des représentants a prévu d'organiser des auditions mardi sur les raisons du plongeon de jeudi, son président, le républicain Paul Kanjorski, ayant exhorté la SEC à mener également une enquête.

La Bourse du Nasdaq a allongé vendredi la liste des titres sur lesquels elle compte annuler des transactions. Plus de 250 valeurs sont ainsi concernées, a indiqué le Nasdaq OMX Group, venant ainsi s'ajouter aux nombreuses notamment effacées sur la plateforme Arca de NYSE Euronext.

A la suite du plongeon de jeudi, l'attention se porte en particulier sur les marchés de dérivés dont la plupart des contrats sont adossés à des actions ou des indices boursiers.

De fait, le marché des options a enregistré un nombre record de contrats jeudi, les investisseurs cherchant à se protéger de la chute des marchés américains, a révélé vendredi l'Options Clearing Corp.

Près de 31 millions de contrats ont ainsi été échangés, ce qui représente pratiquement le double d'une journée normale de transactions. Ce chiffre a en outre dépassé le précédent record établi lors de la faillite de Lehman Brothers le 18 septembre 2008.

CME Group, qui gère le plus gros marché mondial des contrats à terme, n'avait aucun commentaire à faire dans l'immédiat sur la possibilité d'annuler ou d'ajuster des transactions.

Deux grosses sociétés de trading spécialisées dans les "futures" ont dit que le CME n'avait donné aucune indication évoquant de telles annulations ou ajustements.

Une source a indiqué qu'il était probable que les transactions d'options sur des actions dont les échanges ont été annulées soient ajustées et non effacées.

Danielle Rouquié et Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français