GENEVE, 2 février (Reuters) - L'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé qu'il rencontrerait mercredi "plusieurs délégations" à Genève, où la communauté internationale tente d'amorcer des négociations de paix entre les belligérants syriens.

S'exprimant mardi soir sur la chaîne de télévision suisse RTS, Staffan de Mistura n'a pas précisé quelles délégations il allait voir mais a dit espérer des "résultats concrets" de ces rencontres.

Il a jugé "toujours possible" un échec total des discussions dans la ville suisse mais a souligné la nécessité de mettre fin à un conflit qui a fait plus de 250.000 morts depuis mars 2011.

Un échec, a-t-il reconnu, "est toujours possible, surtout après cinq années d'une horrible guerre, où les différents camps se haïssent, où il y a un énorme manque de confiance".

"Si on assiste à un échec cette fois-ci, après déjà deux tentatives de conférences à Genève, il n'y aura plus d'espoir pour la Syrie. Nous devons absolument essayer de faire en sorte que ce ne soit pas un échec", a poursuivi l'envoyé des Nations unies.

A Rome, où il participait à une réunion internationale sur la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI), le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, a déclaré que la Russie cherchait apparemment à sécuriser en Syrie un "mini-Etat" alaouite pour le président syrien Bachar al Assad, son allié.

Londres accuse les Russes de bombarder les opposants à Assad sans s'attaquer aux islamistes de l'EI.

"Est-ce que la Russie veut vraiment s'engager dans un processus de paix ou bien utilise-t-elle ce processus de paix comme paravent pour tenter de donner à Assad une victoire militaire et créer un mini-Etat alaouite dans le nord-ouest de la Syrie ?", s'est interrogé le secrétaire au Foreign Office.

A Moscou, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a jugé difficile de progresser à Genève si les Kurdes syriens ne participent pas aux négociations, rapporte l'agence de presse Interfax.

Il a ajouté que la Russie était prête à coordonner ses actions avec les Etats-Unis en vue de parvenir à un cessez-le-feu en Syrie. (Stephanie Nebehay à Genève, Guy Faulconbridge à Rome et Vladimir Soldatkin à Moscou; Guy Kerivel pour le service français)