(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée vendredi)
    * Plus de $25 mds de flux sur les fonds actions sur la
semaine
    * Près de cinq fois plus que sur l'obligataire
    * Pratiquement plus d'entrées nettes sur les actions
européennes

    PARIS, 5 février (Reuters) - Les flux de souscription sur
les fonds d'investissement collectifs au cours de la semaine au
31 janvier ont souligné l'euphorie des investisseurs et donné un
clair signal de vente sur les actifs risqués, préviennent des
analystes de Bank of America Merrill Lynch Global Research, dans
une étude publiée vendredi.
    L'indicateur synthétique "Bull & Bear" développé par la
banque d'investissement sur le sentiment de marché des
investisseurs est entré dans la zone de danger.
    Il atteint ainsi 8,6 et a dépassé le 30 janvier le seuil de
8,0 qui constitue un signal de vente, avec de nouveaux flux
massifs qui se sont portés sur les fonds actions, soulignent les
analystes de la banque d'investissement. 
    Les entrées sur les fonds actions ont totalisé 25,7
milliards de dollars sur la période sous revue et 102 milliards
de dollars depuis le début de l'année, selon cette étude qui
reprend des données d'EPFR Global, société de recherche
spécialisée dans le suivi des flux de souscription des grandes
sociétés internationales de gestion.
    
    
    Les fonds dédiés aux actions américaines ont engrangé 11,1
milliards de dollars, le montant hebdomadaire le plus élevé en
33 semaines. Les flux sur les fonds en actions japonaises ont
aussi été soutenus à 2,4 milliards de dollars. En revanche, les
fonds en actions européennes n'ont récolté que 100 millions de
dollars. 
    Les actifs émergents demeurent très prisés avec des
souscriptions nettes de 7,8 milliards de dollars sur les fonds
actions et de 1,4 milliard sur l'obligataire. 
    Les entrées nettes sur les fonds d'actions émergentes ont
dépassé le seuil de 1,8% de leurs actifs sous gestion sur les
quatre dernières semaines, là encore un signal de vente pour
cette catégorie d'actifs, dont BAML rappelle qu'il a été
confirmé 11 fois sur 18 occurrences depuis 2004. 
    Les fonds obligataires, toutes catégories confondues, ont
bénéficié de souscriptions nettes à hauteur de 5,7 milliards de
dollars, maux ceux dédiés aux obligations à haut rendement ont
subi des rachats (-2,7 milliards de dollars), comme sur douze
des quatorze dernières semaines. 
    
    LE S&P SOUS 2.600 OU AU-DESSUS DE 3.000
    Les analystes de BAML, qui voient un recul du S&P 500 à
2.686 points à la fin du premier trimestre, n'excluent pas un
passage sous 2.600 points, avec comme catalyseur d'une
accélération de la correction des indicateurs conjoncturels
moins favorables à compter de février, un renforcement du dollar
ou encore une accélération de la hausse des salaires aux
Etats-Unis qui entraînerait une révision en hausse du nombre de
relèvements anticipés de taux directeurs par la Réserve
fédérale. 
    Mais ils n'excluent pas non plus la possibilité d'un
franchissement du seuil des 3.000 points à la faveur d'une
grande rotations des investisseurs de l'obligataire vers les
actions et de liquidités toujours abondantes grâce aux banques
centrales, à l'instar de la Banque du Japon, qui est encore
intervenue vendredi pour freiner la hausse des rendements.

    "Les clients sont plus positionnés pour une rotation que
pour un retournement", relèvent les analystes de BAML. "Il est
trop tôt pour jouer une correction (...) Le marché va reculer de
2%-3% au maximum et le repli sera acheté (...) L'environnement
d'investissement et macroéconomique est trop parfait pour vendre
(...) La question se posera quand les taux et l'inflation seront
à des niveaux punitifs de plus de 3% et le S&P 500 au-dessus de
3.000", résument-ils citant des clients asiatiques. 
    
    Souscriptions(+)/Rachats(-) nets par grandes catégories de
fonds (en milliards de dollars):
 
                        Semaine au 31       2018
                           janvier       
 Actions                    +25,7         +102,67
                                         
 Obligataires               +5,7           +37,68
                                         
 Monétaires                -44,87          +3,89
                                         
 Matières premières         -0,02          -0,37
                                         
 

    
 (Marc Joanny, édité par Marc Angrand)