New York (awp/afp) - Les Bourses européennes se sont montrées attentistes, jeudi, avant un rapport sur l'emploi américain très attendu, vendredi, mais Wall Street s'est extraite du marasme grâce à la tech.

Les Bourses européennes ont connu une séance amorphe et ont terminé proches de l'équilibre, pour Paris (-0,10%), Londres (-0,02%), Francfort (-0,16%). Milan a cédé 0,67%. A Zurich, le SMI a cédé 0,30%.

A New York, le Dow Jones a clôturé en progression de 0,17%, l'indice Nasdaq a pris 1,37% et l'indice élargi S&P 500 a engrangé 0,80%.

"C'était un rebond technique plus qu'autre chose", a commenté Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, "avec un peu de chasse aux bonnes affaires."

Le S&P 500 restait ainsi sur trois séances négatives, une séquence qu'il n'avait plus connue depuis le début de sa chevauchée de l'automne, qui aura duré de fin octobre à fin novembre.

"Le mouvement d'AMD a bien lancé le secteur technologique en général, et les valeurs de la tech ont pris la main", a souligné Steve Sosnick.

Le fabricant de semi-conducteurs AMD (+9,89%) a capitalisé sur la présentation de sa nouvelle puce MI300, positionnée comme un concurrent de Nvidia sur le marché de l'intelligence artificielle générative.

L'aspiration a profité aux autres grands noms des processeurs, Intel (+2,13%), Qualcomm (+2,29%), et même Nvidia (+2,40%).

L'autre moteur de la nouvelle économie a été Alphabet (+5,34%) toujours porté par le lancement, mercredi, de la nouvelle plateforme d'intelligence artificielle (IA) de Google, Gemini, vu comme un concurrent sérieux à OpenAI. Un analyste de JPMorgan estime qu'il s'agit d'une "innovation significative".

La séance a été calme sur le front obligataire, après plusieurs journées mouvementées. Le rendement des emprunts d'Etat américains ressortait à 4,14%, contre 4,10% la veille.

"Le marché ne semble pas particulièrement nerveux avant les chiffres de l'emploi, demain, et la réunion de la Fed (banque centrale américaine), la semaine prochaine (mardi et mercredi)", a observé Steve Sosnick.

Pour Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie marchés au sein de Natixis IM Solutions, "le rapport sur l'emploi américain est vraiment la clé de voûte" de l'évolution des marchés dans les prochaines semaines.

Ces derniers tablent sur un statu quo monétaire de la Fed à l'issue de cette dernière réunion de l'année et parient sur au moins cinq baisses du taux directeur en 2024.

Mais, pour Mabrouk Chetouane, "la Fed n'a, actuellement, aucune raison de baisser ses taux ni d'annoncer qu'elle le fera prochainement", prévient-il.

Plus tôt, en Asie, la Bourse de Tokyo a cédé 1,76%, souffrant des nouvelles spéculations sur une prochaine fin de la politique de taux d'intérêt directeurs négatifs de la Banque du Japon, qui a entraîné une forte remontée des taux d'intérêt des emprunts d'État, ainsi qu'une remontée du yen.

La monnaie nippone grimpait de 2,20% face au dollar à 144,12 yens pour un dollar.

Adidas saute à reculons ___

Les investisseurs ont pris leurs bénéfices sur le titre de l'équipementier sportif Adidas (-2,99% à Francfort), après une interview jeudi du patron du groupe Björn Gulden, dans laquelle il s'est montré prudent sur la croissance attendue en 2024. Cela a aussi fait décrocher le concurrent Puma de 5,64% et l'américain Nike (-1,12%).

Le pétrole encore faible ___

Les prix du pétrole se sont à peine stabilisés jeudi au cours d'une séance volatile après la chute des cours de la veille qui les a menés à leur plus bas niveau en cinq mois.

Le cours baril de pétrole américain West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, a finalement stagné (-0,05%) à 69,34 dollars, maintenu sous la barre symbolique des 70 dollars.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, s'est encore effrité de 0,33% à 74,05 dollars.

L'euro montait de 0,28% par rapport au dollar, à 1,0794 dollar.

Le bitcoin reculait de 0,87% à 43.350 dollars.

afp/rp