Dès l'annonce du rachat de NYSE Euronext, intervenue à la fin de l'année dernière, ICE, avant tout un opérateur de marchés de produits dérivés et de maisons de compensation, avait clairement exprimé sa volonté de se séparer d'Euronext via une mise sur le marché.

Mais jusqu'à présent, le calendrier d'une telle opération était encore floue.

Jeff Sprecher, qui a fondé ICE en 2000 et qui en est encore le directeur général, a toutefois déclaré ne pas exclure une vente d'Euronext, qui exploite les Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne.

"Au final, tout est possible, mais nos actionnaires exigeront de nous de procéder le plus vite possible à l'opération susceptible de dégager le maximum de valeur (...) donc, à nos yeux, la meilleure solution est une introduction en Bourse", a-t-il dit, ajoutant que celle-ci devrait intervenir l'été prochain.

En se séparant d'Euronext et en fermant la division technologie du NYSE, ICE entend porter à 500 millions de dollars le montant des économies réalisées grâce au rachat de NYSE Euronext, soit 50 millions de plus que prévu jusqu'à présent.

ICE, qui a finalisé la semaine dernière le rachat de NYSE Euronext, entend ramener les effectifs du nouvel ensemble d'environ 4.100 personne aujourd'hui à un total compris entre 2.600 et 2.700.

DEUTSCHE BÖRSE PAS INTÉRESSÉ PAR EURONEXT

Deutsche Börse, l'opérateur de la Bourse de Francfort, n'est pas intéressé par un rachat d'Euronext, a-t-on appris de plusieurs sources du groupe allemand.

Le Wall Street Journal avait auparavant rapporté, en citant des sources proches des discussions, que Deutsche Börse, London Stock Exchange Group et Nasdaq OMX Group envisageaient des offres sur Euronext.

Deutsche Börse, qui avait tenté à plusieurs reprises de racheter NYSE Euronext par le passé, s'est refusé à tout commentaire sur ce dossier particulier mais le président de son conseil de surveillance a déclaré à des journalistes que le groupe continuerait de rester à l'écart de grosses acquisitions.

Le Nasdaq, le LSE et Euronext ont refusé de commenter l'information du Wall Street Journal.

Au début de l'année, le directeur général du Nasdaq, Robert Greifeld, avait déclaré dans un entretien à Reuters que son groupe étudierait le dossier Euronext si l'occasion s'en présentait.

Plusieurs sources ont déclaré à Reuters que les autorités de régulation française et néerlandaise cherchaient à empêcher le rachat d'Euronext par une entité étrangère et que les grandes banques françaises avaient été approchées pour prendre une large part dans l'opérateur.

La semaine dernière, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a autorisé la reprise par ICE tout en appelant les acteurs du marché à se mobiliser pour que Paris reste une place financière forte, en appuyant le scénario de la création d'un noyau dur d'investisseurs détenant au moins 25% du capital.

En août, trois sources avaient déclaré à Reuters qu'InterContinentalExchange avait mandaté trois banques pour préparer une introduction en Bourse d'Euronext, sur la base d'une valorisation de 1,5 milliard d'euros.

Vers 17h50 GMT, le titre ICE progressait de 1,90% à 207,03 dollars alors que le S&P 500 était quasiment inchangé (+0,08%).

Andreas Kröner et Clare Hutchison, Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

par John McCrank