Bilan des bénéfices, par secteur. En rouge, la moyenne du S&P500 (Source Factset - Cliquer pour agrandir)
C'est du côté des prévisions que les plus gros changements se sont opérés. Ainsi que nous l'avons déjà évoqué dans ces colonnes, il existait un décalage entre un contexte économique contrarié et des projections trop optimistes. Les dernières semaines auront permis de réduire l'écart entre la réalité et la fiction. Une situation plus saine qui a contribué à l'apaisement récent sur les marchés. Désormais, les analystes s'attendent en moyenne à une contraction de -3,2% pour les bénéfices au 1er trimestre 2019 (par rapport au 1er trimestre 2018), avant une légère reprise au second trimestre (+0,3%) et une remontée un peu plus solide (1,9%) au 3ème, toujours en glissement annuel. Il faut toutefois noter que les professionnels tablent sur une hausse des résultats de 4,1% sur l'ensemble de l'année 2019, en fondant de très gros espoirs sur le dernier trimestre de l'exercice, dont ils attendent une accélération des bénéfices de 8,5%. Espérons qu'il ne s'agit pas d'un nouvel excès d'optimisme.
Les prévisions de résultats des analystes pour l'année 2019 (Source Factset - Cliquer pour agrandir)
L'ajustement en baisse des attentes des analystes pour le 1er trimestre a été brutal (et salutaire donc), comme l'a constaté Factset, qui évoque une réduction de -6,5% sur la moyenne des sociétés du S&P500. Le marché affiche toujours un biais trop optimiste avant la publication des résultats du 4ème trimestre de l'exercice. Historiquement, la correction atteint -2,4% en moyenne 5 ans, -2,8% en moyenne 10 ans et -2,9% en moyenne 15 ans. Le 1er trimestre 2019 est donc assez exceptionnel de ce point de vue, même si des révisions supérieures avaient déjà été constatées dernièrement (-8% au T1 2015 et -8,4% au T1 2016).
Sur la base des prévisions à 12 mois, le PER moyen s'établit, pour les actions américaines, à 16,2 fois. C'est un peu en-deçà de la moyenne à 5 ans (16,4), mais un peu au-dessus de celle à 10 ans (14,7). Au niveau sectoriel, la consommation discrétionnaire garde le vent en poupe avec un PER 12 mois moyen de 20,1 fois, le plus élevé de toutes les industries. Les financières ferment la marche, à 11,6 fois. Pour un aperçu des ordres de grandeur en Europe, consultez cette archive qui comprend des tableaux de PER.
En résumé, les publications américaines du 4ème trimestre 2018 ont été meilleures que prévu, mais pas dans des proportions aussi favorables que sur la période récente, tandis que les analystes ont assez nettement révisé en baisse leurs attentes 2019, surtout pour le début de l'année.