NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La Bourse de New York a ouvert vendredi en forte baisse, dans le sillages du repli des Bourses européennes et asiatiques, tandis que les craintes des investisseurs à l'égard des répercussions de l'épidémie de coronavirus sur l'économie mondiale se renforcent.

Après avoir chuté jeudi de plus de 4% chacun, les principaux indices de Wall Street perdent à nouveau du terrain en début de séance. Le Dow Jones (DJIA) décroche de 2,7%, à 25.063,4 points, l'indice élargi S&P 500 recule de 2,7%, à 2.896,5 points et le Nasdaq Composite abandonne 2,3%, à 8.369 points.

"Cette crise s'est aggravée au point que le risque pour le consommateur mondial constitue désormais le véritable problème. Starbucks et Apple peuvent rouvrir leurs magasins en Chine, mais peu de gens les fréquenteront", prévient Michael O'Rourke, responsable de la stratégie de marché chez JonesTrading, dans une note adressée à ses clients.

Le coronavirus a contaminé plus de 83.700 personnes dans le monde et a provoqué 2.859 décès, selon l'outil en ligne développé par les chercheurs et ingénieurs du Johns Hopkins Center for Systems Science and Engineering (CSSE), tandis que l'épidémie touche désormais plus de 50 pays

"Avec des cas qui se propagent maintenant encore plus rapidement en dehors de Chine et des entreprises américaines qui commencent à émettre des avertissements sur les bénéfices en raison de cette épidémie, le marché se réévalue face à la gravité du problème", a déclaré Paul Chew, responsable de la recherche chez Phillip Securities à Singapour.

Le président de la Banque fédérale de réserve de Saint-Louis, James Bullard, a estimé vendredi que la situation du coronavirus ne nécessitait pas à ce stade de réduire les taux, au vu des baisses déjà appliquées l'an dernier.

"D'autres réductions des taux directeurs sont possibles si une pandémie mondiale se développe réellement avec des effets sur la santé approchant l'ampleur de la grippe ordinaire, mais ce n'est pas le cas pour le moment", a-t-il déclaré.

Sur le front statistique, l'indice PCE mesurant les prix liés aux dépenses de consommation des ménages américains, l'indicateur préféré de la Réserve fédérale (Fed) pour l'inflation, a augmenté de 1,7% sur un an en janvier et de 0,1% par rapport au mois précédent, a indiqué vendredi le département américain du Commerce.

VALEURS A SUIVRE:

-Boeing (-2%) a accepté de régler la facture des moteurs destinés à son 737 MAX afin d'alléger le contrecoup des retards de production sur ses fournisseurs General Electric (-2,1%) et Safran. Le moteur utilisé dans l'appareil interdit de vol depuis près d'un an est le LEAP-1B produit par CFM, une coentreprise entre GE et Safran. Le groupe français a dévoilé l'accord conclu cette semaine avec Boeing pendant la conférence téléphonique de présentation de ses résultats.

-Le fabricant d'équipements de réseau Cisco (-1,7%), confronté à la perspective d'un ralentissement de la croissance de ses ventes face aux incertitudes économiques actuelles, a lancé une nouvelle vague de suppressions d'emplois. Ces licenciements "font partie d'un processus continu d'alignement de nos investissements et de nos ressources pour répondre aux besoins évolutifs de nos clients et partenaires", a déclaré Cisco. L'entreprise, qui compte environ 75.000 salariés, a refusé de dire combien de personnes étaient touchées ou quels rôles elles occupent.

-La start-up américaine spécialisée dans la livraison de repas DoorDash a annoncé jeudi avoir déposé un dossier confidentiel d'introduction en Bourse (IPO) auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) aux Etats-Unis. DoorDash pourrait être introduite en Bourse à la fin du printemps.

EVENEMENTS A VENIR :

- 16h00 : indice de confiance des ménages de l'Université du Michigan - février

-Avantika Chilkoti and Chong Koh Ping, Dow Jones Newswires et François Berthon, Agefi-Dow Jones.

Agefi-Dow Jones The financial newswire