(Commodesk) Le chocolatier franco-belge Barry Callebaut a engagé en juin dernier un programme auprès des producteurs de cacao ivoiriens, pour préserver sa ressource à moyen terme. Trente hectares de cacaoyers seront progressivement plantés dans une ferme modèle pour servir de référence aux producteurs partenaires.

L’idée est de produire plus et mieux sur les mêmes surfaces. En effet, le rendement des plantations ivoiriennes est faible actuellement, de l’ordre de 400 kilos par an et par hectare. On pourrait obtenir le double avec un peu plus de soins, estime Aurélie Hristov, responsable R&D chocolat pour la France, ce qui augmenterait le niveau de vie des producteurs et de leurs familles.

La société a décerné ce printemps un label à cinq plantations choisies, qui répondent bien aux besoins des artisans chocolatiers auxquels elle fournit un cacao d’origine (Tanzanie, Alto El Sol du Pérou ou Madirafolo de Madagascar). Comme le cacao certifié durable (ÜTZ, Fair Trade ou Rain Forest Alliance) cela reste néanmoins un segment de niche. Moins de 5% du cacao vendu par Barry Callebaut est tracé jusqu’à son producteur, indique Philippe Janvier,  directeur de Cacaos Barry pour la France.

En Côte d’Ivoire, la moyenne d’âge des planteurs dépasse  50 ans, et les chocolatiers craignent de voir disparaitre le métier de cacaoculteur. Si une nouvelle génération ne s’intéresse pas au cacao, la ressource s’éteindra.  La société estime qu’elle aura besoin de 300.000 tonnes de fèves de plus par an d’ici à 2022.

La marque Barry Callebaut s’approvisionne dans une douzaine de pays, de Saint-Domingue à la Papouasie, mais environ le tiers des fèves traitées par la société passent par le port de San Pedro (Côte d’Ivoire). A l’usine normande de Louviers, si les fèves estampillées cacao d’origine arrivent en sacs de 25 kilos, les fèves ivoiriennes sont livrées par camions citernes. C’est le gros de la production.