PARIS, 15 novembre (Reuters) - La Bulgarie prévoit de s'opposer mardi à l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union européenne (UE) avec la Macédoine du Nord, les deux pays voisins n'ayant pas encore résolu leurs différends sur l'histoire et la langue, a déclaré dimanche la ministre des Affaires étrangères, Ekaterina Zaharieva.

Les ministres des Affaires européennes de l'UE doivent discuter mardi du lancement des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord. Si un pays vote contre, les pourparlers d'adhésion ne pourront pas être officiellement lancés.

"La Bulgarie dit 'non' au début des négociations, nous ne disons pas 'non' à l'adhésion de la Macédoine du Nord à l'UE", a déclaré dimanche Ekaterina Zaharieva sur la chaîne BTV.

La ministre estime que la Macédoine du Nord ne respecte pas le traité d'amitié conclu en 2017 avec la Bulgarie. Elle souhaite que la Macédoine du Nord reconnaisse que sa nation et sa langue ont des racines bulgares.

De son côté, Skopje affirme que son identité et sa langue ne sont pas ouvertes à la discussion.

"Personne ne conteste leur droit de définir leur nation et d'appeler leur langue comme ils l'entendent. Mais nous ne pouvons pas accepter que ce droit soit fondé sur la haine, le vol de l'histoire et le déni de la Bulgarie", a déclaré Ekaterina Zaharieva.

Le Premier ministre de Macédoine du Nord, Zoran Zaev, a déclaré qu'il s'était préparé à une telle décision et qu'il restait du temps avant la convocation à la fin décembre de la première conférence intergouvernementale visant à lancer les pourparlers d'adhésion.

"J'attends de la responsabilité, un signe d'amitié de la part de la Bulgarie", a-t-il déclaré à des journalistes. "Nous avons besoin d'amitié, d'un coup de main, pour parcourir ensemble le chemin de l'Europe".

(Tsvetelia Tsolova à Sofia et Daria Sito-Sucic à Sarajevo; Blandine Hénault pour la version française)