La dégringolade boursière de majors du pétrole résulte de la chute des cours du pétrole et du gaz. Cette chute est elle-même provoquée par l'effondrement de la demande de carburants par le transport terrestre, maritime et aérien.

Les capitalisations des grands groupes pétroliers ont plongé ces derniers mois. Cette évolution ne reflète pas seulement les difficultés liées à la crise sanitaire, mais elle révèle également les doutes des investisseurs sur la validité des stratégies des majors.
Dégringolade boursière
A fin décembre 2020, ExxonMobil a vu sa capitalisation boursière (première au monde en 2013) rétrogradée à la cinquante-cinquième place après avoir perdu 35% de sa valeur. Même tendance pour les capitalisations de l'anglo-néerlandais Shell et du britannique BP (en recul de plus de 40%), pour celles de Total (-21%) et de l'américain Chevron (-24 %). Selon certains analystes, le cash-flow généré par l'activité des compagnies pétrolières a chuté de 32% sur l'ensemble de l'année 2020, réduisant mécaniquement les dividendes versés aux actionnaires (-40%). Outre les conséquences de la crise sanitaire, les investisseurs s'inquiètent de la capacité des acteurs à affronter la transition énergétique, qui les force à réexaminer leur stratégie. Toutes les sociétés ont revu à la baisse leurs perspectives de long terme, annonçant ainsi des dépréciations d'actifs cumulées d'environ 90 milliards de dollars.
Une grave crise du secteur
Même si la plupart des experts prévoient une remontée des cours du pétrole en 2021 (contre un niveau d'environ 50 dollars le baril fin 2020), cette remontée devrait être très fragile. La demande est encore loin d'avoir retrouvé son niveau d'avant la crise et le trafic aérien devrait rester encore déprimé au-delà de 2021. Standard & Poor's souligne la profondeur de la crise que traverse le secteur. L'agence de notation estime, en effet, que la transition énergétique est un défi existentiel. La pandémie a permis un essor des énergies renouvelables qui risque d'accélérer le déclin annoncé du pétrole. Cela obligerait les compagnies à démanteler des activités traditionnelles pour mener les investissements nécessaires. Ainsi BP a annoncé 25 milliards de dollars de cessions d'actifs et une division de moitié de son dividende pour financer son pari sur l'électricité renouvelable.