(Actualisé avec réaction américaine)

MOSCOU, 17 octobre (Reuters) - Les armées russe et syrienne vont suspendre leurs bombardements à Alep pendant huit heures, jeudi, pour permettre aux rebelles et à la population civile de quitter librement la ville, a annoncé lundi le ministère russe de la Défense.

"Le 20 octobre, de 08h00 (05h00 GMT) à 16h00, une pause humanitaire sera mise en oeuvre dans la région d'Alep", a déclaré le général Sergueï Roudskoï, au nom du ministère.

"Pendant cette période, l'armée de l'air russe et les forces gouvernementales syriennes suspendront les frappes aériennes et tout autre bombardement", a-t-il poursuivi, soulignant qu'il s'agissait "d'abord et surtout de faire en sorte que les civils se déplacent librement, que les malades et les blessés puissent être évacués et que les rebelles se retirent".

L'émissaire de l'Onu, Staffan de Mistura a proposé d'organiser l'évacuation des combattants djihadistes de l'ex-Front al Nosra pour rétablir le cessez-le-feu qui s'est achevé le 19 septembre.

"Une pause de huit heures dans les souffrances incessantes de la population d'Alep serait une bonne chose, mais c'est insuffisant et trop tardif", a jugé Mark Toner, porte-parole du département d'Etat américain, lors d'un point de presse à Washington.

Sergueï Roudskoï a par ailleurs exclu tout cessez-le-feu unilatéral, qui, selon lui, "n'aurait pas de sens parce que le Front al Nosra et ses alliés en profiteraient pour se regrouper et restaurer leurs capacités militaires".

La Russie continue à négocier avec les autres parrains du processus de paix en vue d'une cessation durable des hostilités, mais cela prendra du temps, a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se sont retrouvés samedi à Lausanne, en présence de représentants de sept pays de la région (l'Iran, l'Irak, la Jordanie, l'Egypte, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar), mais la réunion n'a rien donné de concret.

L'armée russe a en outre invité les rebelles à déminer les routes menant à deux corridors humanitaires par lesquels elle se dit prête à laisser partir les habitants des quartiers orientaux d'Alep contrôlés par les insurgés, selon l'agence russe Interfax.

Toujours selon Interfax, l'armée affirme par ailleurs que les rebelles ont reçu de nouveaux lance-missiles antichars portables TOW de fabrication américaine. (Vladimir Soldatkin et Dmitry Solovyov avec Arshad Mohammed à Washington; Tangi Salaün et Jean-Philippe Lefief pour le service français)