(Actualisé avec Maison blanche, Poutine, contexte)

MOSCOU, 12 octobre (Reuters) - Les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et américaine John Kerry participeront samedi à Lausanne à une réunion sur la Syrie, a annoncé mercredi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les deux hommes se sont mis d'accord sur la tenue de cette réunion afin d'examiner de possibles mesures pour parvenir à un règlement du conflit, a ajouté le ministère.

A Washington, le département d'Etat américain a confirmé la présence de John Kerry à cette réunion.

Il a précisé que le chef de la diplomatie américaine ferait également escale dimanche à Londres pour une autre réunion multilatérale consacrée à la Syrie.

Les ministres des Affaires étrangères de Turquie, du Qatar, de l'Arabie saoudite et de l'Iran prendront également part aux discussions de Lausanne.

Réagissant à cette annonce, le porte-parole de la Maison blanche, Josh Earnest, a déclaré que Washington restait favorable à un "engagement multilatéral fort" pour réduire la violence en Syrie et souligné que Moscou en ferait "nécessairement" partie.

"Mais il ne s'agit plus d'essayer de parvenir à un accord qui aurait (...) relancé la perspective d'une coopération militaire des Etats-Unis avec la Russie", a-t-il prévenu, évoquant le projet de frappes conjointes contre les groupes djihadistes qui devait suivre l'accord de cessez-le-feu conclu début septembre.

"C'est une chose que la Russie a perdu... La crédibilité d'être capable d'essayer de se mettre d'accord", a ajouté Josh Earnest.

Le président russe Vladimir Poutine a dit mercredi espérer que les discussions de Lausanne seraient "fructueuses" en réponse à un nouvel appel du président français François Hollande et de la chancelière allemande à favoriser le rétablissement du cessez-le-feu à Alep.

Il a aussi accusé Paris d'avoir voulu lui tendre un piège en déposant au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution appelant à l'arrêt des frappes aériennes à Alep, auquel Moscou a opposé son veto.

Pendant ce temps, les bombardements aériens ont repris de plus belle dans les quartiers insurgés d'Alep après une accalmie de quelques jours destinée, selon l'armée syrienne, à permettre aux civils de quitter la ville.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 55 personnes ont été tuées dans les quartiers Est au cours des dernières 48 heures. Les "casques blancs" de la Protection civile syrienne ont fait état d'au moins 25 morts pendant la seule journée de mercredi. (Vladimir Soldatkin, avec Lesley Wroughton à Washington; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)