Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini sur une note nettement négative mardi. Plombé par le recul de Roche et des deux grandes banques, le SMI a terminé à son plus bas du jour. Sur le plan géopolitique, la situation s'est un peu calmée, mais elle continue de monopoliser l'attention des investisseurs.

A Wall Street, les indices avançaient à tâtons après deux séance de progression plus nette. Les investisseurs reprenaient leur souffle, dans un contexte commercial fragile entre les Etats-Unis et ses partenaires.

"Aucune percée dans les négociations entre la Chine et les Etats-Unis n'est à l'horizon et l'attention est tournée vers les mesures de rétorsion du Mexique, du Canada et de l'Union européenne après l'annonce la semaine dernière de durcissement des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium", ont relevé quant à eux les analystes de Charles Schwab.

Sur le front macroéconomique, la croissance de l'activité dans les services aux Etats-Unis a accéléré son rythme en mai pour s'établir à 58,6%, au-dessus des prévisions des analystes. L'indice ISM s'était établi à 56,8% (chiffre non révisé) en avril.

La croissance de l'activité privée en zone euro a ralenti en mai à son plus bas niveau depuis un an et demi. L'indice mensuel s'affiche à 54,1 points, contre 55,1 points en avril, a déclaré Markit, donnant exactement les mêmes chiffres que le 23 mai dernier.

Le SMI a terminé en recul de 1,11% à 8538,31 points, son plus bas du jour et avec un plus haut à 8631,87. Le SLI a cédé 0,87% à 1424,10 points et le SPI 0,83% à 10'274,00 points. Sur les 30 valeurs vedettes 21 ont reculé, sept avancé et Clariant et Dufry ont fini stables.

Les plus gros perdants sont UBS (-2,7%), Credit Suisse (-2,2%), Roche (-1,9%), Julius Bär, Givaudan et Swiss Life (tous -1,6%).

Le bon de jouissance Roche n'a affiché qu'une seule séance positive depuis le week-end de la Pentecôte. Selon des observateurs, le titre souffre actuellement de présentations mitigées dans le cadre du congrès d'oncologie Asco. Comparé à Merck, les données présentées étaient plutôt retenues.

Sinon, le groupe bâlois a obtenu de l'agence sanitaire américaine (FDA) un statut de revue prioritaire pour son produit Hemlibra (emicizumab) dans l'application contre l'hémophilie A sans facteur inhibiteur VIII chez l'enfant et l'adulte. Bryan Garnier a abaissé l'objectif de cours du bon de jouissance et a confirmé "neutral".

Novartis a perdu 1,0% et Nestlé 0,9%.

Givaudan a lancé son offre publique d'achat sur le français Naturex. Goldman Sachs a abaissé la recommandation pour le titre à "sell", s'attendant à un repli des marges, notamment en raison de l'évolution des prix des matières premières et du ralentissement de la croissance. L'analyste juge que les perspectives se sont obstruées pour la société, même si le marché reste fondamentalement attrayant.

Julius Bär a finalisé l'acquisition du concurrent brésilien Reliance Group. Le gestionnaire de fortune zurichois détient désormais 95% des parts de l'établissement sis à São Paulo.

Le spécialiste de l'inspection et de la certification SGS (-0,4%) a racheté l'américain Polymer Solutions Incorporated (PSI), permettant de renforcer la présence du groupe genevois dans le contrôle des matériaux.

Le podium gagnant se compose d'Aryzta (+3,2%), Logitech (+2,8%) et Sonova (+1,1%).

Richemont (+0,1%) a profité d'un relèvement de recommandation à "neutral" de "underperform" par Credit Suisse qui a en revanche réduit l'objectif de cours. Les analystes ont été déçus par les résultats de l'exercice 2017/18, mais notent que le portefeuille du groupe genevois reste attrayant.

Sur le marché élargi, Landis+Gyr (-3,4%) a retrouvé les chiffres noirs sur l'exercice décalé 2017/18, bouclant sur un bénéfice net de 46,4 millions de dollars, après une perte de 62,6 millions un an plus tôt.

Metall Zug (+2,0%) a externalisé les activités du segment Life Science de la division Infection Control (groupe Belimed), dans un nouveau domaine d'activité. Environ 100 postes devraient être supprimés sur le site allemand de Mühldorf.

rp/lk