Zurich (awp) - La Bourse suisse peinait lundi à l'approche de la mi-journée, plongeant sous les 12'150 points. Les investisseurs digéraient encore la vigueur de l'emploi américain, alors que la Réserve fédérale livrera sa décision sur les taux mercredi, au même moment que l'inflation du mois de mai.

La situation de l'emploi et l'accélération de la croissance des salaires aux Etats-Unis fait que "nous sommes revenus au point de départ où la Fed pouvait difficilement justifier une baisse des taux alors que les données sur l'emploi restent solides et que l'inflation ne diminue pas aussi rapidement qu'elle le devrait", a souligné Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.

De ce côté-ci de l'Atlantique, les résultats des élections européennes dominent les discussions des analystes. La victoire de l'extrême-droite en France a poussé le président Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale et à appeler à de nouvelles élections législatives. En Allemagne, les partis de la coalition au pouvoir dirigée par Olaf Scholz ont été largement devancés par les conservateurs de la CDU et l'extrême-droite (AfD).

De l'autre côté du Rhin aussi se pose la question de "nouvelles élections" a expliqué Jochen Stanzl de CMC Markets. Selon lui, à l'incertitude conjoncturelle s'ajoute une incertitude politique, qui pèse sur les marchés.

En Suisse, le moral des consommateur s'est stabilisé, l'indice correspondant calculé par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) s'est en effet inscrit à -38,0 points en mai, contre -38,1 points en avril et -39,7 en mai 2023, témoignant d'une prudence persistante.

A 11h05, le SMI s'enfonçait de 0,98% à 12'134,10 points, le SLI de 0,81% à 1971,17 points et le SPI de 0,89% à 16'19,72 points. Parmi les trente valeurs principales, seules quatre avançaient et 26 reculaient.

Givaudan accélérait de 1,4%. Barclays a relevé la recommandation du fabricant romand d'arômes à "equal weight", contre "underweight" précédemment. L'objectif de cours a aussi été rehaussé (4000 francs suisses, contre 3500), en raison notamment d'une meilleure évolution de la division parfums.

VAT (+0,6%), Lonza (+0,3%) et Holcim (+0,2%) complétaient le quatuor paré de vert.

Sika (-0,1%) était l'objet d'un relèvement de recommandation par Julius Bär à "buy" de "hold", grâce aux perspectives suscitées par l'acquisition de MBCC.

Roche (bon -1,2%, action au porteur -1%) a décroché aux Etats-Unis une homologation pour un test des virus respiratoires courants que constituent ceux du Sras-Cov2, de la grippe A et B, ainsi que le virus respiratoire syncytial (VRS). Le laboratoire a aussi décroché le feu vert de la Commission européenne pour une extension d'indication de l'anti-cancéreux Alecensa.

Novartis accentuait ses pertes (-0,9%), tandis que le troisième poids lourd Nestlé était en queue de peloton avec Sandoz (-1,6% chacun). Morgan Stanley a abaissé sa recommandation à "equal weight" contre "overweight" pour le géant veveysan de l'alimentation. L'analyste en charge pointe les pertes de parts de marché pour de nombreux produits et l'affaiblissement de ses ventes de nourriture pour animaux.

ABB (-1%) a demandé la fin de ses obligations de publication de rapport à la SEC dans la foulée du retrait de cotation de ses ADR aux Etats-Unis, en raison d'un volume de transactions trop faible.

Sur le marché élargi, Comet (+1,3%) a vu Deutsche Bank entamer la couverture à "buy" avec un objectif de cours à 450 francs suisses.

Sulzer prenait 0,8%. Le groupe dirigé et présidé par Suzanne Thoma a fait étal de ses ambitions à moyen terme.

A l'inverse, Accelleron perdait 2,1%. Le groupe argovien a pourtant décroché un contrat de maintenance navale avec la société italienne Grandi Navi Veloci (GNV), filiale du géant genevois MSC.

Dormakaba reculait de 0,9% après avoir annoncé la cession d'activités en Afrique.

Le fabricant de produits chocolatés Barry Callebaut (-0,9%) lève 700 millions d'euros pour ses besoins généraux.

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