Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi. Après une ouverture positive, le SMI a viré au rouge, plombé par le repli des trois poids lourds défensifs. Il s'est dirigé petit à petit vers les 8000 points, terminant cependant assez largement en dessus de cette barre psychologique. La baisse des prix du pétrole a aussi pesé sur les marchés.

Au lendemain de déclarations de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) qui ont un peu secoué les marchés, les investisseurs se sont accordé une pause et la petite échéance Eurex de ce vendredi explique certaines variations de cours.

Mario Draghi a un peu semé le doute, ne déclarant pas clairement si la BCE allait oui ou non prolonger ou réduire son programme de rachat d'actifs, censé durer au moins jusqu'en mars 2017. Les investisseurs doivent maintenant patienter jusqu'en décembre pour, peut-être, en savoir plus. Les marchés boursiers semblent s'être habitués au fait que la BCE maintiendra longtemps encore sa politique ultra-accommodante.

Le SMI a fini en recul de 0,43% à 8034,86 points, avec un plus bas à 8018,26 à 15h05 et un plus haut à 8082,22 juste après l'ouverture. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice vedette de SIX a perdu 0,7%. Le SLI a fini en baisse de 0,16% à 1242,60 points et le SPI a abandonné 0,31% à 8781,74 points. Sur les trente blue chips, seize ont reculé, treize avancé et LafargeHolcim est resté de marbre.

Actelion (-2,6%) a encore perdu du terrain, tout en finissant en dessus de son plus bas du jour. L'action avait chuté de 6,5% de la veille, réagissant négativement et de manière surprenante aux bons chiffres trimestriels, a commenté un analyste. Depuis le début de l'année, le titre a surperformé l'indice, et on peut donc parler de prises de bénéfices après que HSBC et Jefferies notamment ont réduit leur objectif de cours.

Nestlé (-1,2%) a plombé l'indice, poursuivant aussi sur la lancée négative de la veille dans le sillage des chiffres intermédiaires et de la révision à la baisse des prévisions de croissance organique. Quelques analystes ont depuis revu l'objectif de cours, notamment Société Générale, Kepler Cheuvreux et Barclays, qui continuent de recommander le titre à "buy", estimant que le 3e trimestre aura marqué le creux de la vague en termes de croissance.

Novartis a perdu 0,4% et Roche 0,1%. Au lendemain des chiffres de Roche, SocGen, HSBC, Kepler Cheuvreux, Natixis et Deutsche Bank ont revu l'objectif de cours après les données dans l'ensemble conformes aux attentes, même si Avastin a montré une claire faiblesse aux Etats-Unis, a déploré HSBC.

Les valeurs du luxe Richemont (-1,2%) et Swatch (-0,7%) ont nettement reculé au lendemain des chiffres des exportations horlogères en septembre, à nouveau en baisse. Le roi des boutiques hors taxe Dufry a cédé 1,1%.

Quelques valeurs cycliques ou sensibles à la conjoncture se retrouvent parmi les gagnants. Adecco a gagné 3,1%. Le titre a fortement progressé depuis la mi-septembre. Sika (+2,2%), Kühne+Nagel (+1,2%) et Aryzta (+1,1%) ont nettement avancé aussi.

Aux bancaires, UBS (+0,4%) et Credit Suisse (+0,1%) ont aussi gagné du terrain. Les deux titres auront connu une très bonne semaine, engrangeant respectivement 2,0% et 4,4%. Elles ont notamment profité des bons chiffres trimestriels des grandes banques américaines. UBS publiera ses chiffres vendredi prochain et CS le mardi suivant.

Sur le marché élargi, Datacolor a bondi de 4,9% après ses chiffres annuels et Also de 1,3% après ses chiffres sur neuf mois. Newron (+5,3%) a progressé après que l'Agence américaine du médicament (FDA) a accepté de reconsidérer la demande d'homologation de Xadago. Bossard (+2,1%) a annoncé l'acquisition de l'américaine Arnold Industries.

Les perdants sont notamment Hügli (-3,4%), le bon Lindt (-1,0%) et Bell (-0,7%). Ce dernier a annoncé la fermeture, fin 2017, de son usine de Cheseaux-sur-Lausanne.

uh/cf/rp/buc