Zurich (awp) - La Bourse suisse continuait d'évoluer nettement dans le rouge vendredi en milieu de journée. Après avoir fini la veille sous les 8800 points, le SMI testait même la barre des 8700 points avec une petite excursion en dessous. Dans le sillage de l'annonce d'une énorme perte annuelle, LafargeHolcim était sous pression.

Les détenteurs de capitaux s'inquiètent notamment d'une éventuelle "guerre commerciale" entre les Etats-Unis et le reste du monde après la menace agitée par le président américain d'imposer des taxes sur les importations d'aluminium et d'acier. Le gouvernement allemand appelle déjà à une réaction "ferme" de l'Union Européenne.

Jeudi soir, le nouveau président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell s'est exprimé devant une commission du Sénat. Il a affirmé que si la banque centrale procédait à quatre hausses des taux cette année, cela constituerait un resserrement monétaire "progressif", ont commenté les analystes de Mirabaud Securities.

Le nouveau patron de la Fed a cependant nuancé ses propos en faisant remarquer que la politique budgétaire du gouvernement américain exercerait sans doute une pression haussière sur l'inflation cette année. Il a aussi dit que la Fed ne voulait être la cause d'une récession en relevant les taux en toute hâte. "Comment dire tout et son contraire en deux phrases", se sont demandé les spécialistes de Mirabaud.

Au niveau économique, on retiendra notamment que les prix à la production industrielle dans la zone euro ont augmenté de 0,4% en janvier par rapport à décembre. Les analystes tablaient sur une progression de 0,35%.

On attendait encore dans l'après-midi aux Etats-Unis la confiance des ménages américains en février publiée par l'Université de Michigan.

Vers 11h50, le SMI reculait de 0,96% à 8707,79 points, avec un plus bas à 8696,03 et un plus haut à 8730,86. Le SLI abandonnait 1,32% à 1426,15 points et le SPI 0,98% à 10'021,77 points. Toutes les valeurs vedettes étaient dans le rouge.

LafargeHolcim (-4,7%) tenait la lanterne rouge après ses résultats annuels. Le cimentier franco-suisse a terminé l'année 2017 sur une perte nette de 1,68 mrd CHF, contre un bénéfice de 1,79 mrd un an plus tôt, en raison de dépréciations d'actifs à hauteur de 3,83 mrd inscrits au dernier trimestre.

Derrière le cimentier, on trouvait Credit Suisse (-2,7%) et le bon Schindler (-2,1%).

UBS (-2,0%) et Julius Bär (-1,8%) se situaient aussi dans le bas du tableau.

Les poids lourds Roche (-0,1%, "meilleure" performance du moment) et Nestlé (-0,2%) limitaient bien la casse, avec Swisscom (-0,4%). Novartis (-0,5%) reculait plus nettement, ne profitant pas du relèvement de l'objectif de cours par Goldman Sachs qui estime qu'à court terme, la société pharmaceutique offre des aspects positifs. La banque américaine a par contre baissé l'objectif de cours de Roche tout en maintenant le titre sur la liste des actions favorites.

Swisscom et le fabricant de matériel de télécommunication chinois Huawei ont engagé une collaboration dans le domaine du réseau fixe, sous le nom de projet NetCity.

Au niveau du marché élargi, une série de sociétés ont également dévoilé leur performance annuelle. Flughafen Zürich (-4,7%) a vu son bénéfice net largement progresser en 2017. Le nombre de passagers en hausse, l'évolution des activités commerciales et un bénéfice exceptionnel dans les activités à l'étranger ont soutenu la solide performance.

Le courtier en ligne Swissquote (-2,3%) a vu ses résultats s'envoler l'année dernière, profitant d'une forte progression dans toutes ses lignes de métier, et notamment dans le négoce des cryptomonnaies. Les actionnaires profiteront de la bonne santé de la société grâce à un relèvement du dividende.

Mobilezone (+1,9%) a enregistré une solide expansion de ses activités en 2017. Les ventes ont progressé de 7,7% à 1,17 mrd CHF. Parmi les gagnants, on relevait notamment Kudelski (+2,4%).

rp/fr