Zurich (awp) - Après une ouverture empreinte de prudence, la Bourse suisse consolidait ses gains à l'approche de la mi-journée, les investisseurs étant visiblement rassurés par les signes d'une certaine détente dans la crise russo-ukrainienne. Moscou a ordonné le retour dans leurs garnisons d'unités déployées près de la frontière avec l'Ukraine.

En début de séance, les investisseurs se montraient encore hésitants au milieu des préoccupations géopolitiques entre les États-Unis qui redoutent une invasion russe imminente de l'Ukraine et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui suggère que la diplomatie est toujours sur la table. Mais au fil de la matinée et de l'annonce du rappel de troupes russes, les craintes sont quelque peu retombées.

Cependant la prudence reste de mise, commente ActivTrades, alors que des discussions entre le président russe Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz figurent encore à l'agenda. Des données macroéconomiques pourraient encore accroître la volatilité du marché, avec l'indice des prix à la consommation américain qui se profile dans l'après-midi.

Après un début de séance poussif, l'indice SMI est rapidement passé dans le vert, zone qu'il n'a depuis plus quittée. Vers 10h50, l'indice phare du marché helvétique progressait de 0,84% à 12'127,04 points. Le SLI gagnait de son côté 0,74% à 1937,94 points et l'indicateur élargi SPI 0,79% à 15'326,05 points.

Sur les trente valeurs constitutives du SLI, seules trois perdaient du terrain, les 27 autres en gagnant. Tout en haut de tableau, Adecco (+2,4%) s'échappait en tête, tirant profit la publication des résultats du concurrent néerlandais Randstad, marqué de près par ABB (+2,3%), Geberit (+1,7%) se hissant sur la 3e marche du podium provisoire. Le géant zurichois de l'électrotechnique a fait part du changement de nom de la division Turbocharging pour celui d'Accelleron, réaffirmant sa volonté de céder cette unité, voire de l'externaliser.

Les trois poids lourds de la cote participaient à la progression, tout particulièrement le bon Roche (+1,1%) et Nestlé (+1,0%), alors que Novartis restait quasiment à l'équilibre (+0,01%). Julius Bär (+1,5%) se reprenait nettement, accompagné d'Alcon (+1,3) dont les résultats sont attendus en soirée et Sika (+1,3%).

Côté perdants, Temenos dégringolait de quasiment 10%, héritant de la lanterne rouge. Le développeur genevois de logiciels bancaires a fait part lundi après la clôture de ses résultats 2021. Après un exercice 2020 difficile, le groupe a vu ses ventes repartir à la hausse en 2021, mais les chiffres se sont globalement inscrits en deçà des prévisions des analystes. Pour l'ensemble de 2021, le bénéfice par action a progressé de 7% à 3,80 dollars.

Straumann (-0,1%) fléchissait légèrement après la publication de sa performance au titre de 2021. L'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire a bénéficié l'année dernière d'une solide croissance, une progression des ventes générée dans toutes les régions et les divisions. Le groupe bâlois a vu son bénéfice net a été multiplié par plus de quatre à 399 millions de francs suisses. Swisscom (-0,3%) représentait le 3e perdant de la matinée

A la peine en début de séance, tout comme Julius Bär, les deux grandes banques UBS (+0,4%) et Credit Suisse (+0,4% également) retrouvaient aussi de l'allant. Selon les ONG Urgewald, Reclaim Finance, 350.org Japan et 25 autres partenaires, les banques suisses, dont les deux principales UBS et Credit Suisse, ont prêté ou aidé à lever 19,8 milliards de dollars pour des entreprises actives dans la filière du charbon. Au niveau mondial, les instituts financiers ont apporté 1500 milliards de dollars aux entreprises actives dans le domaine.

Sur le marché élargi, Cosmo bondissait en revanche de 6%, le laboratoire transalpin envisageant d'adopter une véritable politique de rémunération de ses actionnaires, après avoir enregistré l'an dernier deux succès commerciaux. La maison-mère a en effet lancé son dispositif de coloscopie "intelligent" GI Genius, quand la filiale prodigue Cassiopea a commencé à commercialiser aux Etats-Unis sa crème de clascotérone Winlevi pour le traitement topique de l'acné.

Basila progressait de 1,1%. Le groupe pharmaceutique bâlois veut se séparer de son portefeuille en oncologie, actuellement en voie de développement. La société bâloise souhaite ainsi se recentrer sur les antifongiques et antibactériens pour devenir durablement rentable dès l'exercice 2023. Les résultats 2021 se sont par ailleurs révélés solides.

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