Zurich (awp) - La Bourse suisse maintenait ses gains jeudi à l'approche de la mi-journée, pour sa dernière séance de la semaine avant le long week-end de Pâques. Alors que le flux d'informations d'entreprises restait bien modeste, congé pascal oblige, les investisseurs, redoutant toujours une récession aux Etats-Unis cette année, se concentraient sur la publication vendredi d'une nouvelle série de données sur l'emploi aux Etats-Unis.

Depuis le début de la semaine, plusieurs statistiques illustrant le ralentissement économique aux Etats-Unis ont alimenté les craintes de récession, les investisseurs se demandant si la banque centrale américaine n'a pas été trop loin dans le durcissement monétaire en voulant combattre l'inflation. "Il semble que les marchés veulent croire que l'économie ralentit, ce qui est vraisemblablement le cas, que les récentes hausses de taux sont en cause et que la Fed va devoir bientôt changer l'orientation de sa politique monétaire", analyse Michael Hewson pour CMC Markets.

Alors qu'ils espéraient depuis des mois des signes de détente du marché du travail américain et un ralentissement économique pour entrevoir une fin prochaine des cycles de hausses des taux de la Réserve fédérale (Fed), les investisseurs s'inquiètent désormais de la santé de la première économie mondiale. Des créations d'emplois privés plus faibles que prévu en mars et surtout le ralentissement plus fort qu'attendu de l'activité dans les services (ISM) publié mercredi aux Etats-Unis suscitent des craintes parce qu'ils font planer un risque de contraction.

Selon les experts, les données des prochains jours sur l'emploi et l'inflation seront déterminantes pour savoir si la banque centrale américaine (Fed) augmentera ou non à nouveau de 25 points de base son taux directeur lors de sa prochaine réunion en mai. Mais selon M. Hewson, au vu de l'inflation qui reste élevée, il ne faut pas s'attendre à un pivot précipité de la Fed qui en viendrait à baisser ses taux, un schéma dans lequel se complaisent les marchés actuellement.

Sur le front des informations macroéconomiques, l'activité dans les services en Chine a connu en mars sa plus forte accélération en plus de deux ans après l'abandon des restrictions sanitaires contre le Covid qui pénalisaient l'économie. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour ce secteur, calculé par le cabinet IHS Markit, s'est établi à 57,8 points le mois dernier, contre 55 en février.

En Suisse, le nombre de personnes inscrites auprès des offices régionaux de placement (ORP) s'est replié pour le deuxième mois consécutif en mars, atteignant 92'755 (-5697). Le taux de chômage a reculé de 0,1 point de pourcentage en comparaison au mois de février à 2,0%.

Après un démarrage en hausse de 0,28%, le SMI a rapidement conforté ses gains dans les premiers échanges, avant de les réduire quelque peu. Amorçant une nouvelle remontée vers 10h00 pour franchir le cap des 11'200 points, l'indice phare notait peu avant 11h00 à 11'210,8 points soit une progression de 0,86%. Le SLI prenait pour sa part 0,81% à 1754,43 points et l'indicateur élargi SPI 0,72% à 14'621,03 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), neuf perdaient du terrain et 20 en gagnaient, alors que Holcim faisait du surplace. Du côté des trois poids lourds de la cote, le bon Roche (+2,4%) soutenait fermement les indices, tout comme, dans une moindre mesure, certes, la nominative du voisin et concurrent Novartis (+0,9%). L'alimentaire Nestlé se montrait quant à elle un peu plus hésitante (+0,3%).

En haut de tableau, Temenos (+3,8%) s'installait sur la plus haute marche du podium provisoire, alors que Bloomberg rapporte de nouvelles spéculations quant à un rachat du développeur genevois de logiciels bancaires. Le sous-traitant pharma bâlois Lonza (+2,9%) se hissait au 2e rang, devant l'assureur-vie zurichois Swiss Life (+2,8%) et le géant Roche.

Le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan (+1%) perdait quelques rangs, tirant néanmoins profit du relèvement par JPMorgan de la recommandation du titre à "neutral", contre "underweight" précédemment et de l'objectif de cours à 3100 francs suisses, contre 2840 francs suisses.

Côté perdants, la lanterne rouge revenait à VAT Group (1,6%), derrière Richemont (-1,5%) et Schindler (-1%).

Sur le marché élargi, Achiko (+8,1%), Obseva (+7,8%) et Tornos (+5,7%) se présentaient parmi les principaux gagnants. DKSH grappillait 0,4%, alors que le facilitateur zurichois de distribution a fait part de l'extension du partenariat déjà existant avec la société française Stilla Technologies en Thaïlande.

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