Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini dans le rouge vendredi, au terme d'une semaine chaotique. Après avoir longtemps hésité sur la direction à prendre, les indices ont résolument opté pour le rouge avant de se reprendre avant l'ouverture positive de Wall Street puis de retomber au fur et à mesure que les gains s'amenuisaient à New York. Le SMI a terminé sous les 8700 points.

Après une ouverture positive, Wall Street a en effet été reprise par l'anxiété en début de séance et les indices ont viré au rouge avant de se stabiliser à nouveau, une certaine fébrilité continuant à agiter les investisseurs à en croire les fortes fluctuations des indices.

"Il est impossible de savoir si cela va se calmer ou pas, si le malade a été complètement purgé", a souligné Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

Les fortes fluctuations observées sur le marché, comme le soudain emballement des indices en fin de séance lundi ou jeudi, sont à ses yeux "la preuve que beaucoup de mouvements ne sont pas guidés par des décisions d'investissements basées sur des éléments fondamentaux, mais plutôt par des ajustements techniques de positions effectuées par des fonds hyperactifs depuis le début de la semaine".

Sur le front économique, le taux de chômage est resté stable à 3,3% en janvier en Suisse.

En France, la production industrielle a rebondi de 0,5% en décembre, après avoir baissé en novembre de 0,3%.

En Grande-Bretagne, la production industrielle a progressé de 2,1% en 2017, meilleure performance depuis 2010.

En Chine, les prix à la consommation ont ralenti en janvier, tandis que les prix à la production se sont essoufflés. Les ventes de voitures ont augmenté de 11,6% en janvier.

Le SMI a terminé en recul de 0,93% à 8682,00 points, avec un plus haut à 8811,00 points et un plus bas à 8664,03 points. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice phare de SIX a perdu 3,1%. Il avait inscrit un plus haut historique à 9616,38 points le 24 janvier.

Le SLI a cédé vendredi 1,00% à 1422,07 points et le SPI 0,96% à 10'007,05 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 27 ont reculé et trois ont avancé.

Le podium du jour se compose de Sonova (+0,8%), Dufry (+0,3%) et Swiss Re (+0,2%). Ce dernier a poursuivi sur la lancée de la veille. Le titre avait alors profité de la confirmation de discussions entre le réassureur et le conglomérat japonais Softbank, en prévision d'une éventuelle entrée au capital effectuée par le groupe nippon.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-0,5%) a longtemps a été soutenu par les déclarations du directeur général de L'Oréal, qui s'est dit prêt à racheter les actions de sa société détenues par le colosse de Vevey. Interrogé par le Financial Times dans son édition de vendredi, Jean-Paul Agon a assuré que le géant hexagonal des cosmétiques disposait pour ce faire des ressources nécessaires.

Les deux autres poids lourds Novartis (-1,0%) et Roche (-0,7%) ont accentué leur repli sur la fin. Kepler Cheuvreux a relevé l'objectif de cours de Novartis et a confirmé "buy". Si les marchés continuent de baisser, l'action pourrait être recherchée, jouant son rôle défensif, selon l'analyste.

Au lendemain de résultats annuels "moins pires" que prévu, Zurich Insurance (-1,1%) n'a pas profité de relèvements d'objectifs de cours par Vontobel, S&P Global et Kepler Cheuvreux qui ont tous confirmé "hold".

Pour ABB (-1,6%), trois analystes ont abaissé l'objectif de cours et un l'a relevé après les résultats de la veille. Les recommandations vont de neutre à acheter. Pour Morgan Stanley par exemple, la situation des commandes est bonne, mais cela doit encore se traduire par une augmentation du chiffre d'affaire, selon l'analyste. S&P a relevé objectif et recommandation (buy), estimant le groupe bien placé pour croître à nouveau en 2018.

Aryzta (-4,4%) a fini lanterne rouge. L'analyste de Vontobel a "détesté" le récent avertissement sur bénéfice. Il ne comprend pas pourquoi la direction s'était mise sous pression à l'automne dernier en articulant des objectifs très agressifs. Il a réduit l'objectif de cours et confirmé "reduce". Des rumeurs font par ailleurs état d'un besoin d'augmentation de capital pour le boulanger industriel.

Les deux autres plus gros perdants sont Lonza (-2,6%) et Logitech (-2,2%), sans information spécifique.

Sur le marché élargi, Ems-Chemie (+1,9%) a enregistré en 2017 une croissance tous azimuts. La rémunération des actionnaires sera relevée, notamment par le biais d'un dividende extraordinaire.

KTM (+1,2%) a vu des changements dans son actionnariat. La société de participation Pierer Beteiligungs Gmbh a placé quelque 15,9 mio de titres du motoriste autrichien auprès d'investisseurs internationaux, soit environ 7,0% du capital-actions.

Mobimo (-1,8%) a essuyé l'an dernier un recul des résultats sur tous les fronts et s'est retrouvé sanctionné par les investisseurs.

rp/al