Zurich (awp) - Après avoir vécu deux premières séances de la semaine hésitantes, la Bourse suisse s'apprêtait mercredi à ouvrir en hausse. Alors que les timides lueurs d'espoirs se sont envolées mardi sur les marchés boursiers, les investisseurs veulent encore croire à une reprise, avant la très attendue publication des données américaines sur l'inflation jeudi après-midi.

A New York mardi, Wall Street a conclu mardi en légère baisse, regagnant une partie du terrain perdu en séance après les mauvais chiffres du commerce en Chine et des avertissements sur le secteur bancaire. L'indice Dow Jones, qui perdait plus de 1% en cours de séance, n'a finalement cédé que 0,45% à 35'314,49 points. Le Nasdaq à forte coloration technologique a lâché 0,79% à 13'884,32 points et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,42% à 4499,38 points.

Un avertissement de l'agence de notation Moody's a abaissé lundi soir la note d'une dizaine de petites banques américaines, en citant des risques associés à leur exposition dans l'immobilier commercial, dont M&T Bank. Plusieurs grandes banques ont aussi été placées sous surveillance par l'agence de notation, dont Bank of N.Y. Mellon et State Street. "Vu que Moody's prévoit une récession aux Etats-Unis dans l'année qui vient, le niveau et la qualité des capitaux bancaires seront essentiels à leur capacité à résister", dit encore l'agence.

"Les actions baissent parce que le contexte macroéconomique mondial s'est assombri", a commenté Edward Moya d'Oanda. Les faibles données conjoncturelles en provenance de Chine ainsi que l'annonce surprise d'un impôt spécial sur les "surprofits" des banques en Italie ont pesé sur le moral des investisseurs.

Du côté des premières informations macroéconomiques de mercredi, la Chine, à rebours des principales économies qui luttent contre l'inflation, est entrée mercredi en déflation pour la première fois en plus de deux ans. L'économie de l'Empire du Milieu est plombée par une consommation intérieure atone qui complique sa reprise. L'indice des prix à la consommation en Chine, principale jauge de l'inflation, s'est inscrit en juillet en baisse de 0,3% sur un an, selon le Bureau national des statistiques (BNS).

La déflation est l'opposé de l'inflation, c'est-à-dire la baisse des prix des biens et services. Si sur le papier ce phénomène peut sembler une bonne chose pour le pouvoir d'achat, la déflation est une menace pour l'économie. Car au lieu de dépenser, les consommateurs reportent leurs achats dans l'espoir de davantage de baisses de prix.

Peu après 08h10, l'indice SMI notait à 11'114,08 points en hausse de 0,51%, selon les calculs avant-Bourse de la banque Julius Bär. L'ensemble des vingt valeurs constitutives de l'indice phare du marché suisse s'affichaient en hausse, dans une fourchette entre 0,7 et 0,3%.

En haut de tableau, le poids lourd Novartis (+0,7%) prenait la tête, juste devant UBS (+0,7%) et ABB (+0,6%). Le géant pharmaceutique bâlois s'est réjoui du succès du remibrutinib contre l'urticaire chronique spontané. Le laboratoire entend présenter ces résultats en congrès et les soumettre en 2024 aux autorités médicales à l'échelle mondiale. Deux études de phase III, Remix-1 et Remix-2, ont satisfait aux critères d'évaluation primaire et secondaire, montrant des améliorations cliniques rapides contre la maladie.

Les deux autres plus grosses capitalisations du marché, Roche et Nestlé (toutes deux +0,4%) se retrouvaient quant à elles en bas de classement, laissant cependant la lanterne rouge à la défensive Swisscom (+0,3%).

Sur le marché élargi, Swissquote bondissait de 1,1%. La banque en ligne de Gland s'est montrée plus ambitieuse pour l'année en cours, au sortir de six mois en forte progression. Comme d'autres instituts, l'établissement vaudois a tiré parti de la remontée des taux d'intérêt.

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