Zurich (awp) - La Bourse suisse a clôturé assez nettement dans le rouge lundi, le Swiss Market Index (SMI) parvenant tout juste à défendre la marque des 8000 points. Les spécialistes peinent à expliquer ce sursaut de prudence de la part des investisseurs. L'indice vedette devrait continuer à évoluer entre 8000 et 8300 points jusqu'aux élections américaines, affirment-ils toutefois.

A en croire certains spécialistes, la période qui nous sépare de la présidentielle US continuera d'être marquée par une très forte nervosité et une volatilité élevée. Les marchés suivent également avec grande attention les signaux envoyés par la Réserve fédérale américaine (Fed), afin de prédire quand la banque centrale décidera de relever ses taux directeurs.

Des données en provenance des Etats-Unis ont ponctué l'après-midi. La production industrielle a progressé moins que prévu en septembre et le chiffre du mois d'août a été révisé en baisse. L'activité manufacturière dans la région de New York est restée dans le rouge en octobre. La Fed de New York juge toutefois que les perspectives d'amélioration sont bonnes.

Le SMI a terminé au plus bas du jour à 8000,96 points, soit une baisse de 1,10% avec un plafond à 8078,57 points. Le Swiss Leader Index (SLI) s'est étiolé de 1,03% à 1228,72 points et le SPI a reculé de 1,06% à 8743,13 points. Parmi les trente valeurs vedette, seul Clariant a sauvé les meubles.

Les groupes horlogers Richemont (-3,5%) et Swatch (-3,4%) ont pris le bouillon. Il semblent être victimes de prises de bénéfices après les gains de la semaine dernière. Les deux titres avaient effectué une remontée à deux chiffres de pourcentage.

Certaines cycliques subissaient également le désamour des investisseurs, en témoignent les contreperformances de Dufry (-2,9%) et Aryzta (-2,2%). D'autres, comme ABB, Schindler (-0,3% chacune), Sika, SGS, LafargeHolcim et Geberit (-0,4% pour toutes), ont fait mieux que l'indice phare de la Bourse suisse.

Les poids lourds défensifs ont contribué aux pertes du SMI. Roche (-1,3%), Novartis (-1,2%) et Nestlé (-1,1%) ont terminé dans un mouchoir de poche. Dans le secteur de la santé, le titre Galenica (-1,2%) a perdu des plumes, alors que Sonova (-1%) s'en est mieux tiré.

Les bancaires UBS (-1%) et Credit Suisse (-0,8%) ont également limité la casse au regard du marché d'ensemble, contrairement à Julius Bär (-1,2%). L'industrie bancaire européenne est toujours en proie aux craintes liées à Deutsche Bank. Selon des informations parues ce weekend, les discussions entre les autorités américaines et le mastodonte allemand tournent à plein régime pour régler l'affaire des subprime.

Les dernières déclarations du patron de la Finma dans la presse dominicale pourraient aussi constituer un facteur de nervosité pour les grandes banques. Mark Branson a assuré qu'une quinzaine d'établissements helvétiques figuraient sur une liste rouge des risques de blanchiment d'argent, dont un des mastodontes du secteur.

Syngenta (-0,4%) a subi une nouvelle fois des pertes après une volée de rumeurs et d'échos de presse la semaine dernière sur son repreneur étatique chinois. Un journal spécialisé a estimé que ChemChina pourrait ne pas disposer de tous les fonds nécessaires pour une reprise de l'agrochimiste. Deux grandes agences ont enchaîné en évoquant une éventuelle fusion du conglomérat avec un compatriote, Sinochem, dont les retombées éventuelles pour Syngenta demeurent largement inconnues.

Clariant faisait figure de miraculé avec un modeste gain de 0,2%.

Sur le marché élargi, Airopack (+5%), Myriad (+3,4%), Wisekey (+3,2%) ou encore Investis (+3,1%) ont déjoué la mauvaise humeur du marché. A l'inverse, les titres BNS (-8,5%), Santhera (-4,1%), Temenos (-3,6%) ou Leonteq (-2,7%) figurent parmi les derniers de classe.

fr/jh