Zurich (awp) - La Bourse suisse se paraît de vert pâle jeudi à l'approche de la mi-journée. La place financière zurichoise avait entamé la séance en recul, dans le sillage d'une pause dans les hausses de taux d'intérêts aux Etats-Unis et dans l'attente d'une décision de politique monétaire sur le Vieux continent. Chine et Japon ont livré des indications illustrant un certain essoufflement de leurs économies respectives.

"Les investisseurs qui pariaient sur une baisse des taux lors des six prochains mois devront se raviser", résume John Plassard, de Mirabaud Banque. Sa consoeur Ipek Ozkardeskaya chez Swissquote doute toutefois que ces "colombes" se laisseront aussi aisément réduire au silence.

"Les stratèges étasuniens savent que la perspectives d'une hausse de 25 points de base - ou de deux hausses de 25 points de base - est plus efficace qu'une hausse effective de 25 points de base", imagine l'experte de la banque en ligne glandoise.

La Banque centrale européenne doit faire le point sur sa propre politique monétaire sur le coup de 14h15.

Dans l'intervalle, les intervenants pouvaient se repaître d'une myriade d'indications conjoncturelles helvétiques, à commencer par la toute première estimation des chiffres d'affaires mensuels dans les services concoctée par l'Office fédéral de la statistique (OFS). Le KOF et le Seco ont livré coup sur coup leurs projections estivales pour l'année en cours et la suivante, en matière de de croissance comme d'inflation.

Préfigurant généralement l'évolution du renchérissement, les prix à la production et à l'importation se sont assagis en mai.

A 11h00, le Swiss Market Index (SMI) s'enrobait de 0,14% à 11'294,37%. Le Swiss Leader Index (SLI) égarait par contre encore 0,07% à 1769,44% quand le Swiss Performance Index (SPI) grappillait 0,12% à 14'868,56 points. Numériquement, les perdants dominaient encore le classement des trente plus lourdes valorisations.

Confronté à une demande en berne, le producteur de valves pour pompes à vide VAT Group (lanterne rouge avec -4,7%) a mis ses équipes au chômage partiel sur ses sites de Haag. Le sous-traitant pharmaceutique Lonza (-1,9%) ainsi que Richemont (-1,0%) marquaient aussi le pas.

Logitech (+1,6%) récupérait une petite partie de ses pertes de la veille, subie dans le sillage du départ abrupte de son patron de longue date. Le géant de la souris était talonné par le bon Schindler (+1,2%) et Swisscom (+1,1%). Chocolats, Nestlé et Novartis (+0,9% chacun) assuraient le maintien de l'indice phare du bon côté de l'équilibre.

Le béhémoth des matériaux de construction Holcim grignotait 0,1%, lui qui a annoncé une petite acquisition en Amérique latine.

Sur le marché élargi, le fournisseur de solutions logicielles Softwareone s'envolait de 20% à 18,19 francs suisses en moyenne, approchant ainsi les 18,50 francs suisses offerts par Bain Capital en vue d'un retrait de la place zurichoise.

Le tailleur de pyjamas et sous-vêtement Calida s'effilochait de 2,3%, après avoir reconnu s'être fourvoyé en rachetant la jeune pousse Erlich Textil il y a moins d'un an. Annoncé partant pour fin juin, le directeur général n'a en outre toujours pas de successeur.

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