Zurich (awp) - La Bourse suisse était revenue à l'équilibre mercredi à l'approche de la mi-journée, après une ouverture en net recul. Son indice vedette parvenait à se maintenir au-dessus des 8900 points. La veille, les principaux indices américains ont terminé en ordre dispersé, à l'issue d'une séance marquée par des résultats d'entreprises mitigés, dont ceux du géant technologique Apple. En Suisse, la pharma bâloise pesait de tout son poids sur le marché.

"On approche le point culminant de la saison des résultats d'entreprises et celles qui ont publié leurs comptes (mardi) ont fait part de données très mitigées", a observé Peter Cardillo, de Spartan Capital.

A cela s'ajoutent les inconnues à propos du Brexit et de la guerre commerciale sino-américaine. La Première ministre britannique Theresa May a obtenu des députés un "mandat" pour rouvrir les négociations, immédiatement balayé par Bruxelles, alors que les pourparlers entre Pékin et Washington se déroulent dans une ambiance empoisonnée par les inculpations frappant le géant des télécoms Huawei.

La croissance en France s'est élevée à 1,5% en 2018, contre 2,3% en 2017, malgré un résultat légèrement supérieur aux attentes au quatrième trimestre. Par ailleurs, la consommation des ménages s'est à nouveau repliée de 1,5% en décembre, dans un contexte de perturbations liées au mouvement des "gilets jaunes".

Le moral des consommateurs allemands va s'améliorer en février, les perspectives favorables sur le marché du travail compensant celles en baisse sur la croissance.

En Italie, l'indice de confiance des entreprises a baissé en janvier tandis que celui des consommateurs a enregistré une hausse.

En Suisse, le refroidissement conjoncturel semble se confirmer en ce début d'année, à en croire le premier pointage de l'année du KOF ainsi que les perspectives des analystes financiers sondés par Credit Suisse.

Dans l'après-midi, le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine rendra compte de sa dernière réunion, avec à la clé un nouveau message favorable - ou non - aux marchés.

A 10h50, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,10% à 8931,29 points, le Swiss Leader Index (SLI) était à l'équilibre à 1391,61 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) grignotait 0,02% à 10'467,12 points. Sur les 30 principales cotations, 21 gagnaient du terrain et neuf en cédaient.

En queue de peloton, Lonza dévissait de 5,2%, après avoir frôlé les -8% à l'ouverture. Le chimiste bâlois a fait état d'une vigoureuse croissance l'an dernier, mais a vu son bénéfice net reculer. Dans la foulée, le fournisseur de l'industrie pharmaceutique a annoncé le départ de son directeur général, Richard Ridinger, après sept ans passés à la tête du groupe.

Novartis (-1,4%) a franchi l'an dernier le cap des 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires et son bénéfice net s'est établi à 12,6 milliards de dollars. Cependant, tant les recettes que la rentabilité sont demeurées en deçà des attentes.

Le concurrent Roche (-0,1%) - qui présentera jeudi sa performance annuelle - met un terme à deux études de phase III, Cread I et II, sur le crenezumab contre la maladie d'Alzheimer, sur la base d'indications préalables laissant augurer un échec à concrétiser le critère primaire d'efficacité fixé pour ces recherches.

A l'autre extrémité du tableau, l'erratique porteur AMS engrangeait 2,2%, alors que son principal client Apple a vu ses ventes d'iPhone dégringoler fin 2018, dans des proportions toutefois moindres que ce que craignait le marché.

Rudement malmenées hier après des chiffres décevants pour les exportations horlogères en décembre, les valeurs du luxe Swatch (+1,6%) et Richemont (+1,5%) reprenaient quelques couleurs.

Avec une avancée de 0,9%, le poids lourd Nestlé soutenait à lui seul le marché. Goldman Sachs a légèrement relevé son objectif de cours et confirmé sa recommandation d'achat du titre (buy).

Sur le marché élargi, le transformateur de produits laitiers Emmi (+7,0%) a généré une croissance organique largement supérieure aux attentes, malgré une performance en demi-teinte en Suisse et une contraction dans la division Global Trade.

Le fabricant de machines textile Rieter (-3,3%) a vu en 2018 ses recettes croître de 11%, tandis que les entrées de commandes ont baissé de 17% en raison de la "faiblesse du marché".

Ceva Logistics (stable) a annoncé la poursuite de sa collaboration avec le constructeur naval italien Fincantieri pour une durée de trois ans.

buc/al