Zurich (awp) - La Bourse suisse reste dans le rouge lundi en milieu de séance, après l'investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Pour la majorité des observateurs, le nouveau locataire de la Maison blanche n'a pas édulcoré sa position par rapport à ses promesses de campagne, notamment sur le protectionnisme économique. Vendredi soir, Wall Street a fini en légère hausse tandis que Tokyo a cédé ses gains lundi. En Suisse, les bancaires étaient sous pression.

"Le 45e président des Etats-Unis a envoyé un signal sans ambiguïté aux Américains et au monde: il dirigera la première puissance mondiale comme il a fait campagne, seul et contre tous", ont résumé les analystes de Mirabaud Securities. Pour les spécialistes de CMC Markets, "il est clair que ce nouveau président américain fera les choses comme il l'entend (...) et les marchés feraient bien de réaliser que Donald Trump agira de la même manière en tant que président que lorsqu'il était en campagne".

En Suisse, la semaine sera placée sous le signe des résultats d'entreprises, mais les intervenants garderont également un oeil sur la macroéconomie. Ce lundi, seront notamment publiées les données sur la confiance des consommateurs dans la zone euro, mercredi l'indice Ifo allemand et le Zew suisse, jeudi la croissance au Royaume-Uni et l'emploi américain. Vendredi, suivront l'inflation au Japon et la croissance au quatrième trimestre aux Etats-Unis.

Vers 11h55, le SMI reculait de 0,51% à 8232,56 points, le SLI de 0,44% à 1312,81 points et le SPI de 0,48% à 9002,34 points. Sur les trente valeurs vedettes, 21 reculaient, sept avançaient et ABB comme Schindler étaient stables.

Les bancaires faisaient partie des plus gros perdants. Credit Suisse abandonnait 2,3%, UBS 1,4% et Julius Bär 1,4%. Aux assurances, Zurich perdait 0,6%, Swiss Life 0,6% et Swiss Re 0,7%. Credit Suisse fait face à une plainte aux Etats-Unis, dans l'Etat de Floride, intentée par le trust Wertheim Jewish Education, pour un montant de 3 mrd USD. Swiss Re a obtenu une autorisation d'exploitation en Inde afin de commercialiser ses produits de réassurance dans le pays.

Dans le camp des poids lourds défensifs, Novartis (-1,0%) reculait le plus nettement. Selon la presse dominicale, le patron Joseph Jimenez veut quitter son poste dans deux ans après avoir assaini la division Alcon.

Les deux autres grandes capitalisation Roche (-0,6%) et Nestlé (-0,2%) baissaient également. Barclays a abaissé l'objectif de cours du groupe alimentaire.

SGS (-0,8%) a dévoilé des résultats annuels inférieurs aux attentes, mais a relevé son dividende. Le groupe genevois a généré un chiffre d'affaires de 5,99 mrd CHF en 2016, soit 4,8% de mieux que lors de l'année précédente. Pour l'exercice en cours, SGS prédit une "croissance solide" des recettes organiques.

Dans le camp des gagnants, Actelion (+2,6%) venait en tête, malgré l'annonce de l'échec d'une étude en vue d'une extension d'indication. Le laboratoire a reconnu ne pas avoir atteint le critère primaire d'évaluation dans une étude de phase III sur le macitentan (Opsumit) contre l'hypertension artérielle pulmonaire (PAH) liée au syndrome d'Eisenmenger. Richemont (+0,4%) et Dufry (+0,1%) avançaient aussi légèrement.

Sur le marché élargi, U-Blox (+8,8%) a opéré la plus grosse acquisition de son histoire en annonçant vendredi le rachat à Simcom Technology Group, une entreprise basée à Shanghai, de sa ligne de produits pour modules modem cellulaires.

Interroll (+2,6%) a dévoilé une hausse des recettes et des entrées de commandes en 2016.

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