Paris (awp/afp) - Les investisseurs restaient prudents vendredi sur les marchés dans l'attente des chiffres de l'emploi aux États-Unis et de leur conséquence sur la politique de la Fed, tandis que l'euro ne parvenait pas à stopper sa chute vers la parité.

Après deux jours de rebond, les places européennes continentales étaient encore bien orientées. Vers 11H20 GMT, Francfort prenait 0,75% et Milan 0,62% et Paris 0,22%. A l'inverse, Londres baissait de 0,54%. A Zurich, le SMI avait réduit ses gains et ne prenait plus que 0,03%.

Au Japon, l'attaque par arme à feu dont a été victime l'ancien Premier ministre Shinzo Abe a ébranlé Tokyo qui, après un bon début de séance, n'a grappillé que 0,1% à la clôture. M. Abe est par la suite décédé de ses blessures.

A la Bourse de New York les contrats à terme des trois principaux indices auguraient d'une ouverture en légère baisse. Celui du S&P 500 reculait de 0,19% et celui du Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,48% alors que le contrat pour le Dow Jones restait stable.

Les investisseurs attendent surtout les chiffres du chômage américain à 12H30 GMT. Attendus en recul, ils devraient conforter la politique de hausse des taux de Réserve fédérale américaine (Fed) pour lutter contre l'inflation.

Après plusieurs semaines marquées par la volatilité et des retournements de tendance d'un jour sur l'autre, "il est difficile de prévoir la direction que le marché va prendre" après cette publication selon Ipek Ozkardeskaya, analyste à SwissQuote.

"Nous verrons en revanche si Jerome Powell (le président de la Fed), qui croit que le marché de l'emploi américain est assez fort pour encaisser la hausse des taux, a raison ou s'il fait fausse route", a-t-elle ajouté.

La monnaie unique européenne, au plus bas depuis 20 ans, continuait sa chute, et perdait 0,13% à 1,0146 dollar vers 11H15 GMT après être brièvement tombée sous les 1,01 dollars. La devise est plombée depuis plusieurs semaines par les craintes concernant une possible récession en Europe et une politique monétaire européenne plus modérée qu'aux États-Unis.

A Paris, les valeurs du luxe étaient pénalisées par la faiblesse de l'euro, dont le repli face au dollar réduit la valeur des recettes engrangées à l'étranger par les entreprises exportatrices.

Hermes affichait une perte de 2,21% et L'Oréal perdait 2,27%.

Le gaz préoccupe l'Allemagne ___

En Allemagne, où la baisse des livraisons de gaz russe fait craindre des pénuries, des municipalités et des grandes entreprises se préparent à prendre des mesures de restrictions.

Avec l'arrêt total à partir de lundi du gazoduc Nord Stream, en raison d'une maintenance de routine, l'Allemagne craint que la Russie n'interrompe pour de bon les livraisons via ce pipeline qui fournit une part essentiel de son approvisionnement.

Après un bond d'environ 25% en quelques jours, le prix du gaz naturel européen redescendait: le contrat de référence TTF néerlandais perdait 5,50% à 173,110 euros le mégawattheure vers 11H15 GMT.

A l'inverse à Paris, EDF montait de 5,39%, toujours soutenu par l'annonce de sa renationalisation. Jeudi, le ministre français de l'Économie a déclaré que le gouvernement prévoyait de mobiliser 12,7 milliards d'euros pour cette opération.

L'immobilier allemand flanche ___

Le groupe Tag Immobilien plongeait de 10,01% après son annonce vendredi d'une augmentation de capitale de 200 millions d'euros.

Le premier groupe immobilier allemand, Vonovia, qui a annoncé son intention de limiter à 17 degrés la température du chauffage central la nuit dans son parc de 350.000 logements, affichait une perte de 2,10% vers 11H15 GMT.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les prix du pétrole étaient en légère baisse vendredi, lestés par les craintes d'un ralentissement économique mondiale qui minerait la demande, même si les inquiétudes quant à l'approvisionnement restent parmi les préoccupations du marché.

Vers 11H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, reculait 0,06% à 104,59 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, fléchissait quant à lui de 0,27% à 102,46 dollars.

Le bitcoin perdait 0,25% à 21.555 dollars.

afp/rp