Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers évitaient les prises de risque mardi sur fond de tensions géopolitiques en attendant des indicateurs économiques de poids, pouvant aider les investisseurs à mieux identifier l'évolution future des politiques monétaires des banques centrales.

Après un début d'année brillant, les indices européens cédaient du terrain à Paris (-1,03%), à Francfort (-1,04%), à Londres (-0,65%) et Milan (-0,39%) vers 08H55 GMT.

En Asie, Tokyo a cédé 0,21%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng a lâché 1,7% dans un climat d'inquiétudes pour les résultats d'entreprises chinoises au quatrième trimestre 2022 mais Shanghai a pris 0,5%.

La réouverture rapide de la Chine mise en place depuis le début de l'année, "va certainement dynamiser l'activité et donner une chance aux actions de rebondir. Mais pour que cela arrive, il faudrait que la relation entre les Etats-Unis et la Chine n'empire pas et idéalement, qu'elle s'améliore", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a averti dimanche que la Chine envisageait de fournir des armes à la Russie, ce que Pékin dément formellement.

En outre, "la montée des prix des matières premières est un scénario catastrophique pour l'inflation à l'échelle mondiale et les anticipations des banques centrales", souligne l'experte.

Les marchés attendent désormais une série d'indicateurs pour prendre le pouls de l'économie et de l'inflation aux Etats-Unis, notamment l'indice PCE, mesure d'inflation préférée de la Réserve fédérale américaine (Fed), attendu vendredi.

Les décideurs de la Banque centrale d'Australie ont envisagé un relèvement de taux d'intérêts de 50 points de base avant de s'accorder sur 25 points de base en février d'après le compte-rendu de leur dernière réunion, ce qui "soulève des craintes que l'ère des hausses de 50 points de base n'est pas terminée", observe Mme Ozkardeskaya.

Pour leur prochaine réunion de mars, les banques centrales ont prévu de poursuivre leur durcissement monétaire. Si la Banque centrale européenne ne fait pas de mystère en envisageant une hausse de 50 points de base, la Fed pourrait être tout aussi offensive.

Les investisseurs, qui espéraient en début d'année des hausses d'intérêt moins musclées les prochains mois et même, pour les plus optimistes, un arrêt du resserrement monétaire, ont dû revoir leur jugement devant la résilience de l'économie et la persistance d'une inflation élevée.

Ils estiment que les taux devraient culminer cette année à des niveaux plus élevés que prévu.

Sur le marché de la dette, les rendements des emprunts d'Etat à long terme restaient orientés à la hausse, suggérant que la bataille des banques centrales contre l'inflation pourrait durer plus longtemps que prévu.

Les investisseurs seront sensibles mardi à la publications des résultats trimestriels de Home Depot et de Walmart et à l'évolution de la jurisprudence dans le secteur technologique alors que la Cour suprême des Etats-Unis s'intéresse mardi à la portée d'une loi qui, depuis 1996, protège ces entreprises des poursuites liées aux contenus mis en ligne sur leurs plateformes.

Du côté des valeurs

La banque HSBC a annoncé une augmentation de 17,6% de son bénéfice net en 2022, le patron du géant bancaire invoquant une "bonne performance à travers ses activités mondiales" dans un contexte de cession prochaine de ses activités de détail en France. L'action se repliait de 1,08% à Londres vers 08H45 GMT.

Les valeurs liées à la défense étaient entourées, comme Rheinmetall (+2,37%), Hensoldt (1,22%) à Francfort ou encore Thales (+0,35%) à Paris.

Du côté des devises et du pétrole

Un euro s'échangeait pour 1,0683 dollar, quasiment stable par rapport à lundi soir.

La livre cédait 0,09% face au billet vert à 1,2030 dollar et 0,05% à 88,79 pence pour un euro.

Sur le marché du pétrole, le baril de WTI américain gagnait 0,86% à 77 dollars et celui de Brent de la mer du Nord reculait de 0,69% à 83,49 dollars vers 08H45 GMT.

afp/lk