Paris (awp/afp) - La crainte d'une récession reprenait le dessus mardi sur les marchés mondiaux avant de nombreuses échéances économiques et énergétiques en Europe et au début d'une semaine chargée en résultats d'entreprises.

Après une ouverture dans le rouge, les Bourses européennes évoluaient sans direction claire. Vers 11H50 GMT, Paris et Francfort étaient près de l'équilibre, à respectivement -0,06% et +0,12% et Londres montait de 0,32%. Milan prenait 0,38% alors que les marchés attendent les suites de la crise gouvernementale en cours en Italie. A Zurich, le SMI gagnait 0,22%.

En Asie, Hong Kong a perdu 0,89% tandis que Shanghai a terminé d'une courte tête dans le vert, à 0,04%. La Bourse de Tokyo a progressé de 0,65% au retour d'un week-end de trois jours, digérant avec retard des indicateurs rassurants sur la santé de l'économie américaine publiés en fin de semaine dernière.

Wall Street s'acheminait vers une ouverture en hausse après avoir terminé en petite baisse la veille tirée vers le bas par les géants de la tech.

Deux heures avant l'ouverture, le contrat à terme du Dow Jones prenait 0,54%, celui de l'indice élargi S&P500 0,91% et celui du Nasdaq, à forte composition technologique, 0,89%.

L'économie européenne, déjà sous le coup d'une forte inflation, d'une crise de l'énergie et d'une hausse de l'écart des taux d'intérêt entre les dettes des états membres de la zone euro, fait face cette semaine à plusieurs échéances de taille qui inquiètent les marchés.

La Banque centrale européenne (BCE) doit présenter jeudi ses mesures d'aide pour limiter cet accroissement de l'écart entre les taux d'intérêts des différents Etats, qui met en danger la stabilité de la zone euro.

L'institution envisagerait de relever ses taux non pas de 25 points de base comme initialement envisagé mais de 50 points de base, selon l'agence de presse spécialisée Bloomberg. Cette hausse incarnerait le choix de la BCE de frapper plus fort contre l'inflation, au risque de favoriser le risque de récession.

"La BCE semble utiliser les médias pour préparer le marché à une augmentation des taux plus importants. Un tel pas en avant ferait bien plus sens" face à l'inflation, selon Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

L'euro, qui est passé à deux reprises sous la barre de la parité avec le dollar la semaine dernière en profitait pour reprendre de la vigueur, prenant 1,20% vers 11H20 GMT, à 1,0261 dollar.

Mais une interrogation majeure demeure à l'esprit des investisseurs: la Russie reprendra-t-elle les livraisons de gaz à destination de l'Europe alors que les travaux de maintenant du gazoduc Nord Stream 1 doivent s'achever jeudi?

Le géant gazier russe Gazprom a invoqué mardi la "force majeure" pour s'exonérer de sa responsabilité vis-à-vis des baisses massives de ses livraisons de gaz à l'Europe.

Le prix du gaz naturel européen de référence, le TTF néerlandais, restait fort (+1,62% à 159,80 euro) vers 11H20 GMT.

L'énergie reboostée malgré un horizon sombre ___

L'État français a annoncé mardi son intention de lancer une offre publique d'achat (OPA) pour renationaliser EDF, une opération à 9,7 milliards d'euros, destinée à sortir le groupe de son ornière financière et industrielle.

Vers 11H30 GMT, l'action de retour en Bourse mardi, s'envolait de 14,97%, à 11,76 euros.

Du côté allemand, le géant de l'énergie RWE AG prenait 2,07% Uniper, qui attend également un plan de sauvetage de l'Etat montait de 0,90%.

L'industrie aéronautique au beau fixe ___

L'avionneur américain Boeing et son rival européen Airbus ont chacun annoncé de nouvelles commandes commerciales mardi, au second jour du salon aéronautique de Farnborough en plus de celle déjà enregistrée lundi par Boeing de 100 737 MAX 10.

Airbus prenait 0,44% vers 11H20 GMT et Boeing grimpait de 1,41% dans les échanges avant l'ouverture des marchés aux Etats-Unis.

Du côté du baril et des devises ___

Les prix du pétrole étaient en légère baisse. Vers 11H20 GMT le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, perdait 1,76% à 104,37 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, baissait de 2,00% à 100,55 dollars.

Le bitcoin gagnait 3,29% à 22.202,30 dollars.

afp/rp