Paris (awp/afp) - La prudence guidait les marchés jeudi en amont des sommets prévus à Bruxelles à l'issue desquels les dirigeants occidentaux pourraient annoncer de nouvelles sanctions contre la Russie, tandis que la hausse des prix du pétrole continue d'inquiéter.

Les indices européens rebondissaient timidement à Paris (+0,58%), Francfort (+0,40%), Londres (+0,21%) et Milan (+0,45%) vers 08H45 GMT après leur recul de la veille. Le SMI était stable (+0,04%).

En Asie, la tendance a été mitigée. Tokyo a progressé de 0,25% tandis que Honk Kong a cédé 0,9% et Shanghai 0,6%.

La Bourse de Moscou a repris partiellement les échanges jeudi après un mois d'interruption, une réouverture très contrôlée après l'imposition de sanctions sans précédent par les Occidentaux en réponse à l'intervention russe en Ukraine.

Avec seulement une trentaine d'actions disponibles, l'indice Moex, libellé en roubles, prenait 9,07% à 08H10 GMT, tandis que l'indice RTS, libellé en dollars, perdait 5,28%.

"Les investisseurs évoluent dans un environnement extrêmement complexe marqué par l'incertitude", résume Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank.

Inquiets de l'impact de la flambée des prix du pétrole sur l'économie, les investisseurs redoutent la perspective de nouvelles sanctions contre la Russie en attendant les conclusions des sommets de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne, un mois après le déclenchement de l'invasion russe.

Jusqu'ici, les discussions entre membres de l'Union européenne n'ont pas dégagé de consensus sur un possible embargo sur les exportations de gaz et de pétrole russes.

L'annonce mercredi du président russe Vladimir Poutine que la Russie n'acceptera plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz "aux pays hostiles", notamment ceux de l'Union européenne, a fait grimper les cours du brut et les prix du gaz naturel européen.

Sur le marché européen du gaz naturel, le contrat de référence soufflait un peu jeudi matin (-0,94%) à 115,50 euros le mégawattheure. Le prix était monté jusqu'à 143,30 euros le 24 février, au premier jour de l'invasion russe en Ukraine.

En outre, l'annonce d'une réduction importante des exportations depuis le terminal pétrolier russe de Novorossiïsk en raison des dégâts causés par une tempête a renforcé les préoccupations concernant l'approvisionnement.

Côté statistiques, les indicateurs avancés PMI de mars offriront un aperçu de l'activité économique en zone euro et aux Etats-Unis et de la manière dont les entreprises et les consommateurs affrontent la flambée des prix de l'énergie.

Volatilité sur le pétrole

Les prix du pétrole restaient élevés jeudi matin après être repassés au-dessus des 120 dollars le baril mercredi, stimulés par la perspective de nouvelles sanctions.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, montait de 0,50% à 118,34 dollars vers 08H40 GMT.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour le contrat à échéance en mai, cédait 0,16% à 114,75 euros.

Renault suspend son usine en Russie

Le constructeur automobile français Renault, publiquement ciblé par le président ukrainien pour ses activités en Russie, a annoncé mercredi soir suspendre immédiatement les activités de son usine de Moscou et évaluer "les options possibles concernant sa participation" dans sa grosse filiale russe, AvtoVAZ. Le titre cédait 0,39% à 22,96 euros vers 08H35 GMT.

Crédit Suisse s'attend à perdre un jugement

Le groupe bancaire Credit Suisse (-1,6% à 7,48 francs suisses) a annoncé mercredi qu'une filiale spécialisée dans l'assurance vie aux Bermudes allait bientôt perdre un jugement pouvant dépasser les 500 millions.

Next prévient que la guerre en Ukraine va peser

La chaîne d'habillement britannique Next chutait de 3,26% à 6.176 pence après avoir annoncé jeudi avoir plus que doublé ses bénéfices en un an mais prévenu que la guerre en Ukraine pèserait sur ses ventes 2022.

Les actionnaires de Toshiba rejettent son projet de scission

Les actionnaires du conglomérat japonais Toshiba ont rejeté jeudi au cours d'une assemblée générale extraordinaire un projet de scission. L'action Toshiba a clôturé en baisse de 0,5% à 4761 yens, après avoir plongé de plus de 5% en séance.

Du côté des devises

L'aversion au risque profitait au dollar. L'euro cédait 0,09% par rapport au billet vert à 1,10994 dollar.

Le bitcoin perdait également 1,73% à 43'105 dollars.

afp/fr