Près de 205 millions d'Indonésiens, sur une population de plus de 270 millions d'habitants, choisiront en février celui ou celle qui dirigera ce pays riche en ressources naturelles, dont l'économie dépasse les 1 000 milliards de dollars, et qui s'est engagé dans une ambitieuse campagne visant à stimuler les investissements étrangers, à développer les industries en aval et à s'affranchir de la dépendance aux combustibles fossiles.

La course à la présidence devrait être dominée par trois hommes : le ministre de la défense Prabowo Subianto, 72 ans, et les anciens gouverneurs populaires Ganjar Pranowo et Anies Baswedan, tous deux âgés de 54 ans.

Les camps d'Anies et de Ganjar ont indiqué qu'ils s'enregistreraient et présenteraient leurs programmes politiques à la commission électorale jeudi, date à laquelle s'ouvrira une fenêtre de sept jours pour participer à la compétition quinquennale.

Les sondages d'opinion montrent que M. Ganjar est au coude à coude avec M. Prabowo, qui se présente pour la troisième fois à la présidence après avoir perdu contre M. Jokowi en 2014 et en 2019. L'ancien gouverneur de Jakarta, Anies, est loin derrière.

Les candidats confirmeront également leurs colistiers pour l'élection, mettant ainsi fin à des mois de spéculations et de manœuvres politiques visant à consolider les alliances et à pénétrer de nouveaux territoires électoraux.

M. Ganjar, le choix présidentiel du Parti démocratique indonésien - Lutte (PDI-P), au pouvoir, sera rejoint sur son ticket par l'ancien juge respecté et actuel ministre en chef de la sécurité, Mahfud MD, tandis qu'Anies se présentera avec Muhaimin Iskandar, le leader du plus grand parti islamique, qui a des liens avec une organisation islamique de 40 millions d'adhérents.

L'ancien commandant des forces spéciales Prabowo n'a pas encore annoncé son colistier à la vice-présidence, une question qui a fait la une des journaux ces derniers jours et qui a donné lieu à des spéculations sur la présence du fils de Jokowi, Gibran Rakabuming Raka, âgé de 36 ans, à ses côtés.

La candidature potentielle de Gibran serait controversée après l'indignation suscitée cette semaine par un arrêt de la Cour constitutionnelle selon lequel l'âge minimum de 40 ans ne doit pas s'appliquer à tous les candidats à la présidence ou à la vice-présidence.

Jokowi a déclaré cette semaine qu'il ne s'occupait pas des candidats à la présidence, mais des initiés politiques ont affirmé que le dirigeant sortant cherchait à conserver son influence et qu'il avait secrètement rassemblé des soutiens pour Prabowo, après avoir semblé soutenir Ganjar, le candidat de son parti, le PDI-P.